Le document, signé du secrétaire général, s’adresse à tous les collaborateurs de la Ville de Genève. Le but: les informer de l’existence d’un «nouveau formulaire pour la validation et le remboursement des frais professionnels». Jusque là, rien d’extraordinaire. Mais, c’est sans compter le génie de la paperasserie!
Car, le formulaire en question permet d’établir des notes de frais pour… 0 franc. La nouvelle invention de l’administration a de quoi faire sourire. Et rappelle cette réplique du film des Nuls, La cité de la peur: «Remboursez nos invitations!»
Qu’on se rassure: les fonctionnaires ne vont pas désormais toucher des remboursements sur présentation de facture ne leur ayant pas coûté un sou. Enfin, on espére... Sans doute est-ce une logique comptable qu’il s’agit ici de nourrir. Savoir, par exemple, quel service utilise des billets de train payés directement par la Ville.
Reste que le document fait sourire… ou rire jaune, au choix. Il met en lumière l’absurdité d’un système qui, comme on pouvait le craindre, s’est un brin emballé.
A réclamer l’ultra transparence, le contrôle à tout va, on a perdu en flexibilité, en confiance aussi envers les collaborateurs.
Combien d’heures de travail à vérifier des notes de frais de moins de 20 francs? Quel coût administratif derrière le traitement d’une facture ici pour un café, là pour un sandwich? Les abus ont certes conduit à mettre le holà et à reprendre le contrôle. Mais, de là à créer la note de frais à 0 franc. Et à payer des fonctionnaires pour les traiter… Vraiment?