Pas de doute possible: son marché convoité se situe de l'autre côté de l'Atlantique. Cette Suzuki Intruder en a le format. Longue, large, elle pourrait faire croire qu'elle n'a pas sa place chez nous. Fausse idée. Il suffit de l'enjamber, de s'habituer à la position bras écartés et de lancer le gros bicylindre en V de 1800 cc. A basse vitesse, attention tout de même, les 345 kilos donnent une idée de la masse imposante. Mais après quelques mètres, tout s'allège, devient feutré et… costaud.
Comme dans un film
En franchissant les portes de la ville, en abordant de longues lignes droites, on a des images qui défilent devant nos yeux. De celles qui emmenaient des acteurs mythiques affronter la poussière et l'aventure dans un Ouest américain forcément aventureux. A la différence qu'il vaut mieux adopter le casque intégral que leur casquette des années 1950! Et avec le plaisir de sentir sous soi une machine moderne, équilibrée, réactive. Le couple généreux assure des accélérations et des reprises musclées, accompagnées d'un grondement rauque qui ne passe pas inaperçu. D'ailleurs, les têtes se tournent sur notre passage. Parfois même, des véhicules s'écartent gentiment juste à cause de cette sonorité.Le châssis a beau avoir son volume, il n'en est pas moins rigoureux. Les freins ne sont pas en reste, qui décélèrent fort dès qu'on le leur demande.Et puis, le design mérite le détour. La silhouette est longue, noire, avec un phare caréné qui ne vous protège pas des insectes, mais ça vous vous en doutez. Et, avec une ligne d'échappement souplement incurvée, bicolore, dotée de jantes en hélice, elle en jette.