EUPHORIE • C'est le sentiment qui domine les places financières. Il faut dire que la tendance à la hausse ininterrompue depuis 2009 est aussi spectaculaire qu'inédite. Certaines bourses ont progressé jusqu'à 150%, pulvérisant leurs plus hauts niveaux. Une euphorie qui tranche brutalement avec la morosité économique, tout aussi persistante, de bon nombre de pays, à commencer par l'Europe. Jusqu'à quand cette dichotomie peut-elle persister? Disons que tant que les banques centrales stimuleront l'économie en faisant tourner la planche à billets, les taux d'intérêt resteront au plancher et les investisseurs continueront à se focaliser sur des actifs aux rendements attractifs que sont actuellement les actions, soutenant par là-même cette course exubérante à la hausse.Or, ces largesses du passé pourraient bientôt prendre fin, comme l'a laissé entendre le président de la Fed, la banque centrale américaine. Cette annonce, ajoutée à un mauvais indicateur en provenance de Chine, traditionnel moteur de l'économie mondiale, a jeté un coup de froid sur les bourses. De quoi conforter les observateurs les plus pessimistes qui dénoncent la formation d'une bulle décorrélée des réalités du moment. A l'évidence, la politique ultra-accommodante des banques centrales ne peut durer indéfiniment. A terme, les taux d'intérêt vont remonter. Reste encore à savoir quand ce changement interviendra. En attendant, la nervosité et la volatilité gagnent les marchés qui vont devoir corriger au risque de chuter tout aussi spectaculairement qu'ils ont grimpé.