En 2031…

ANTICIPATIONS • Il s’appelle Jean-Claude Nicole, il fut le propriétaire de La Suisse, un quotidien genevois qui connut un destin tragique. En 1994, ce journal populaire imprimait son dernier numéro, jetant à la rue de nombreux journalistes, parmi les plus talentueux de leur génération.

Jean-Claude Nicole ne fut pas le seul responsable de la débâcle, loin de là, pourtant les commentateurs de l’époque, travaillant dans les médias du concurrent vaudois Lamunière, le couvrirent d’opprobre. Le futur fut plus indulgent car ce bouc émissaire se porte aujourd’hui comme un charme, en témoigne le livre qu’il publie aux Editions Persée, en France. 2031, année fatale ou espoir est, on s’en doute, un roman d’anticipation dont les héros, recomposent, chacun à leur manière, un monde pris de convulsions. Sur fond de pandémie dévastatrice, l’auteur imagine la fin de la fuite en avant consumériste, le rapprochement des religions et une réconciliation américano-russo-européenne.

Rien à voir avec l’ouvrage susmentionné, mais notre petit raton laveur romand, comment se portera-t-il en 2031? Ses plus de 2 millions d’habitants auront-ils conquis l’autonomie politique et énergétique vis-à-vis de la Confédération, transformée en une sorte de Commonwealth helvétique? L’EPFL cèdera-t-elle à prix d’or à la région d’Argovie le brevet d’un système d’entreposage «propre» des déchets résultant du démantèlement des centrales nucléaires? Après l’échec du 28 septembre 2014, une caisse publique d’assurance-maladie romande accrochera-t-elle un bonus au portefeuille des citoyens? Une banque centrale romande recevra-t-elle la dernière tranche du paiement des intérêts de son prêt de dix milliards de francs au groupe zurichois UBS, après l’avoir sauvé d’une deuxième banqueroute? Dans le fond, en 2031, le rêve suisse pourrait-il être romand?