On a frisé le grand bond en arrière

TEMPÊTE SOLAIRE • Une brève de scénario de fiction s’est glissée au milieu de l’actualité tragique de la semaine. Un non-événement qui n’a pas fait la Une des journaux, pourtant il aurait pu changer la face du monde. Fausse alerte, heureusement, mais une grosse peur rétrospective, la prise de conscience de ce qu’aurait pu représenter une tempête solaire balayant la Terre. Nous y aurions échappé de justesse, si tant est que la NASA ne raconte pas des sornettes.

Selon l’agence spatiale américaine, un tel accident aurait pu coûter 2000 milliards de dollars à la planète en paralysant les communications et brouillant les réseaux bancaires. Le grand bond en arrière, un monde revenu à l’état de l’an 1800. Pas besoin de dessin pour imaginer le chaos. Pince sans rire, la NASA nous prédit que le pire n’est pas évitable: une éruption solaire touchant la Terre se vérifie tous les 150 ans. La dernière ayant eu lieu en 1859, la suivante a 12% de chances de se produire au cours de la prochaine décennie.

L’information tombant au moment où la moitié de l’univers se bronze sur les plages, la probabilité existe pour que la plupart des décideurs ne se soient pas rendu compte du danger à côté duquel ils sont passés. Tant mieux pour eux et tant pis pour ceux dont la distraction est de se faire du mauvais sang. Mais que dire de la responsabilité des gouvernants?

Bonjour l’autruche! On peut espérer tout de même que quelques sages fonctionnaires auront découpé soigneusement la dépêche faisant état de la menace cosmique et la remettront à qui de droit au retour des vacances. L’intention étant moins d’empêcher le soleil de nous faire ses caprices – tâche pour le moins problématique – que de prévoir les moyens de s’adapter à une ère de grande obscurité.