Jeux d'équilibre

GLOBALISATION • Divisions, consensus, croissance, austérité, le G20 a, une fois de plus, montré que la globalisation est une question d'équilibre. Et trouver un consensus sur les problématiques géopolitiques, comme économiques, s'avère de plus en plus difficile. La crise syrienne, qui a relégué les questions économiques de cette grand-messe au second plan, a mis en exergue des fractures qui dépassent le seul débat éthique et humanitaire. Les pays émergents sont notamment hostiles à une intervention militaire car ils craignent le ralentissement de l'économie que pourrait provoquer une guerre au Proche-Orient. Pétrole, échanges commerciaux, autant de risques pour ces économies dont la croissance est déjà mise à mal depuis quelques mois. Une situation qui a creusé une autre ligne de fracture entre pays industrialisés et pays émergents, sur le thème de la politique monétaire. Soumis à une volatilité excessive de leur monnaie respective, les BRICS ont pointé du doigt les pays développés qui ont fait tourner la planche à billet pour soutenir leur économie. De flux en reflux de capitaux dans ces états émergents, le rééquilibrage actuel est si brutal qu'il fait craindre l'éclosion d'une crise des changes tant la reprise des économies développées reste encore fragile, tant les divisions sont encore fortes sur l'équilibre à trouver entre croissance et le besoin de contenir les déficits. Ces déséquilibres entre le nord convalescent et le sud qui s'enrhume font craindre aussi une résurgence des velléités protectionnistes dans ces pays en difficulté. Depuis la crise financière de 2008, ce ne sont pas moins de 700 mesures de ce type qui ont déjà été prises. Un comble à l'heure de la mondialisation.