«Arnaque aux morts»: des faux avocats plument des Genevois

VOLS • Des malfrats visent les familles en deuil pour des pseudos héritages. Dizaine de victimes à Genève.

  • Myriam s’est fait plumer de près de 8000 francs… DR

    Myriam s’est fait plumer de près de 8000 francs… DR

«Lorsque j’ai reçu un courrier d’une étude d’avocat m’annonçant que ma tante décédée avait contracté une assurance-vie, je pensais vraiment que j’allais hériter des 250’000 francs promis. Mais en définitive, je me suis fait voler plus de 7000 francs!»

Familles en deuil ciblées

Qu’est-il arrivé à Myriam, mais aussi à Paul, Anne et Jean-Pierre? Ces Genevois sont en fait bêtement tombés dans le panneau d’une nouvelle escroquerie aux morts qui a déjà fait de nombreuses victimes à Zurich et dans le canton de Vaud. A Genève, la police cantonale confirme que depuis le début de l’année, une dizaine d’affaires ont été portées à sa connaissance.

Comment est ficelée l’arnaque? Des escrocs usurpent l’identité d’avocats connus – en changeant juste le prénom – et guettent les avis de décès dans la presse. Ils contactent ensuite les familles par téléphone, puis leur envoient un courrier expliquant que le défunt a contracté une assurance-vie et qu’elles peuvent ainsi hériter d’une très grosse somme. «Les escrocs affirment être mandatés par une compagnie d’assurance, mais que, pour recevoir le pactole, il est indispensable de payer une cotisation, des frais ou s’acquitter des primes ouvertes pour pouvoir toucher la prétendue assurance-vie», détaille Cathy Maret, cheffe de la communication et médias au Département fédéral de justice et police de l’Office fédéral de la police (fedpol). «Après avoir versé une grosse somme, la fausse étude m’a ensuite réclamé encore plus de 3000 francs!» s’exclame presque honteuse notre témoin Myriam. «Là j’ai commencé à me rendre compte que ça sentait le roussi. J’ai refusé et lorsque j’ai voulu contacter téléphoniquement Me Muller, son cabinet m’a fait savoir qu’il avait eu un accident et qu’il était dans le coma!» Paul, de son côté, pensait carrément avoir affaire à Me Mark Muller… «J’étais confiant, je pensais qu’il s’agissait de l’ancien conseiller d’Etat, j’ai donc versé plus de 10’000 francs à ce pseudo avocat!»

Face à l’augmentation de ces arnaques, le fedpol et la Fédération romande des consommateurs diffusent, depuis avril, des messages de mise en garde sur leur site. A Genève, l’Ordre des avocats réfléchit à des mesures pour se protéger des usurpateurs d’identité sans scrupule, ni morale.

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