AVENTURE • Après en avoir rêvé durant des années, Olivier Racine, un conseiller en assurances lausannois, décide de partir en solitaire pour tenter de gravir un sommet de 8000 mètres. Il choisit le Cho Oyu, dans le massif de l' Himalaya, un pic connu pour être accessible à condition d'être entraîné.Le Vaudois est un habitué des défis sportifs. Il a déjà traversé le lac Léman à la nage. Mais il n'est pas une tête brûlée et il prépare son expédition avec soin.Quand il arrive au Népal, en avril 2012, il comprend rapidement que le voyage sera beaucoup plus compliqué que prévu. La météo, très capricieuse, inquiète les sherpas qui sont pourtant des forces de la nature. C'est à ce moment qu'a lieu le premier contact entre Olivier et celui qui lui devra la vie, Arjun Vajpai. Ce célèbre Indien de 19 ans tentait alors d'être l'un des plus jeunes alpinistes au monde à cumuler les quatorze plus hauts sommets de la planète. Arjun et Olivier échangent quelques paroles à propos de la météo, puis ils partent à l'aventure.
Mauvais présage
«Dans une pente compliquée, j'ai vu un homme qui avait l'air de se reposer avant de reprendre sa course. Je m'en suis approché pour engager la conversation, mais mon sherpa m'a crié de m'arrêter. Il s'agissait d'un Tchèque décédé qui n'avait pas encore été récupéré», confie le Vaudois encore sous le coup de l'émotion. Peu de temps après, Olivier Racine tombera à genoux de fatigue. La météo aura eu raison de sa volonté de fer. Il décide, à regret, de stopper l'aventure.
Happy End
De retour au camp de base, alors que le Lausannois se repose, les sherpas d'Arjun Vajpai arrivent au pas de course en portant le jeune homme et en criant: «Come! Arjun no good.» Le jeune Indien est en train de perdre connaissance. Ses yeux et sa bouche sont gonflés et des spasmes commencent à agiter son corps. Il souffre d'une crise aiguë due à la basse pression et la situation se complique de minute en minute. Et il n'a pas les médicaments adéquats pour se soigner car ils lui ont été confisqués à la frontière. Heureusement, Olivier dégaine sa trousse, savamment garnie par son pharmacien et lui prépare un cocktail de choc composé de trois médicaments efficaces contre le mal de l'altitude. Sans cela, les secours seraient arrivés trop tard et l'Indien n'aurait jamais retrouvé sa famille. Six mois après, Arjun se porte bien et se dit incroyablement reconnaissant envers son bon samaritain lausannois.