Soudain vos lunettes de soleil vous gratouillent derrière l'oreille. Alerté, vous interrompez votre conversation: «Pardonnez-moi, puis-je vous demander de quitter la terrasse ensoleillée pour nous rendre à l'intérieur afin de respirer plus librement, sans pollen, et bien profiter de notre entretien?». Dans un futur proche, vos lunettes comme vos téléphones portables feront partie d'un vaste réseau dans lequel les capteurs microscopiques pourront détecter l'état de l'atmosphère, et vous avertir si votre rhume des foins menace.Pour l'heure, les recherches en cours promettent déjà d'aboutir à un premier résultat extraordinaire: une consommation électrique de votre smartphone divisée par dix, voire par cent. Le laboratoire de nanotechnologie de l'EPLF (Ecole polytechnique de Lausanne), dirigé par le professeur Adrian Ionescu, travaille sur ce projet appelé Steeper.
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Mieux encore, imaginez votre iPhone rempli non pas de cent cinquante, mais de milliers d'applications, dont certaines vous échappent totalement. Vous aurez, par exemple, accepté que les capteurs contenus dans votre appareil, ainsi que ceux installés dans votre voiture, vos vêtements ou vos lunettes, transmettent en continu toutes les données qu'ils détectent. Il suffira alors de quelques centaines de personnes réparties dans une ville pour avoir par exemple un état de la composition de l'atmosphère, mis à jour en temps réel. Et tout cela avec une consommation d'énergie si faible qu'elle pourrait, dans certains cas, rendre inutile la batterie.
Enjeu planétaire
Côté écologie, on peut aussi s'attendre à un avenir réjouissant. Savez-vous combien d'abonnés à la téléphonie cellulaire on dénombre dans le monde? Cinq milliards! Cinq fois plus qu'il y a dix ans. Le nombre de téléphones portables intelligents atteint déjà les 500 millions, et l'UIT (Union Internationale des Télécommunications) estime qu'il va quadrupler en quatre ans. Les nouveaux modèles rendent caduques les anciens avant même qu'ils en aient l'air. Un jour, cela fera une montagne de milliards de batteries à détruire. Ou, mieux, à recycler.Le recyclage a un coût énorme en énergie et en transport. Et si l'on pouvait se passer de batteries, cela favoriserait aussi notre confort d'utilisation. Actuellement, tous les soirs, du moins tous les deux jours, votre premier réflexe en arrivant au bureau ou à la maison est de brancher votre précieux mobile sur le courant. Une habitude, une contrainte, qui pourrait faire partie des souvenirs.
Où trouver l'énergie?
Avec une consommation énergétique très faible, trouver des sources devient plus facile. La lumière vient en tête. D'autres pourraient s'y ajouter. La bonne montre mécanique utilise une masse dont le mouvement vous évite d'avoir à la remonter. La différence de température entre votre corps et l'environnement pourrait servir. De même que le rayonnement électromagnétique dont nous sommes entourés, certes faible, et pour l'instant totalement perdu.