Se former en horlogerie et à son rythme

FORMATION • Les Etablissements publics pour l’intégration permettent à des personnes en difficulté de renouer avec le monde du travail.

  • Ghislain Bauffigeau et Carlos Abrantes, deux maîtres de réadaptation enthousiastes aux EPI. DR

    Ghislain Bauffigeau et Carlos Abrantes, deux maîtres de réadaptation enthousiastes aux EPI. DR

Salvatore, Yonas et Stéphane ont dans les yeux cette lueur d’espoir et de bonheur de personnes reconnues. Dans leur formation et leur spécialisation. Les Etablissements publics pour l’intégration (EPI) permettent à des gens en difficulté, à la suite d’une maladie ou d’un accident, de retrouver le chemin d’une formation afin d’intégrer la vie professionnelle. Reportage.

Trois pôles distincts

Les apprentissages dans l’horlogerie aux EPI se déclinent autour de trois pôles: un CFC d’horloger praticien (3 ans), un AFP d’opérateur horloger (2 ans) et une formation modulaire d’opérateur en horlogerie d’une année environ. «Vingt-quatre places, tous niveaux confondus, sont disponibles, explique Marie-Claude Berthoud, responsable des mesures professionnelles, cheffe de service mandants AI (Allocations Invalidité) pour des personnes bénéficiaires de mesures de réadaptation. Nous offrons une prise en charge individualisée.» Et humaine.

Enseignement complet

Dans les ateliers, tout est mis en œuvre pour assurer un enseignement complet, efficace et, surtout personnalisé, comme nous l’expliquent deux des quatre maîtres de réadaptation qui encadrent les apprentis. «Les postes de travail sont adaptés à la problématique de la personne, tout en étant à la pointe de la technologie, avance Ghislain Bauffigeau. Les techniques horlogères acquises leurs permettent de travailler avec une extrême minutie, de l’ordre du micron, et de fabriquer leurs propres outils de travail». La précision du geste est évidemment essentielle, tout comme la patience. «Mais avant tout, l’intérêt pour le métier est fondamental», ajoute Ghislain Bauffigeau.

Compétences

Carlos Abrantes précise que «chacune des personnes passe au préalable par deux à quatre semaines d’observation pour évaluer ses capacités manuelles et ses connaissances en maths et en français. Son niveau de mémoire est également testé.» Afin de leur donner confiance et de les remettre dans le circuit économique, un stage peut leur être proposé dans le cadre de leur cursus aux EPI. De nombreux stagiaires sont engagés dans les entreprises. Un accompagnement précieux dans une vie malmenée.