Une attestation pour en finir avec l’échec

JEUNES EN RUPTURE • Une filière permet à 400 jeunes en difficulté d’apprendre un métier parmi une trentaine de professions.

  • Les formations proposées en AFP sont nombreuses, comme assistante en bureau ou opérateur en horlogerie. ISTOCK

    Les formations proposées en AFP sont nombreuses, comme assistante en bureau ou opérateur en horlogerie. ISTOCK

La fin de la scolarité obligatoire approche et votre adolescent n’est, pour l’heure, pas promu. Vous pressentez même qu’il n’y arrivera peut-être pas. Inquiet, vous ne savez pas que faire, car même un apprentissage semble compromis. Une filière plus qu’attractive peut intéresser les jeunes en difficulté: l’Attestation de formation professionnelle (AFP). Explications de Grégoire Evequoz directeur général de l’Office pour l’orientation, la formation professionnelle et continue (OFPC).

– GHI: De quoi s’agit-il et à qui l’AFP est-elle destinée?

– Grégoire Evequoz: Il s’agit d’une formation de deux ans, d’un niveau de qualification destiné à des jeunes, en difficulté scolaire, qui ne peuvent commencer un apprentissage CFC (Certificat fédéral de capacité). L’AFP offre un meilleur encadrement individualisé et un rythme différent d’apprentissage. Elle aboutit à une attestation reconnue au niveau fédéral, au même titre que le CFC. A la fin de leur formation, les jeunes peuvent soit directement travailler, soit continuer en 2e année de CFC et, ainsi, poursuivre leur formation.

– Quelles sont les formations proposées?

– Elles sont nombreuses. Dans notre canton, il y a une trentaine de formations accessibles. La liste des offres s’étoffe chaque année: assistante en bureau et assistant de commerce de détail (pôle commerce), opérateur en horlogerie (pôle technique), employé en hôtellerie ou aide-cuisinier (pôle hôtellerie, restauration) ou encore à aide maçon ou menuisier (pôle construction).

– En entreprise ou à l’école?

– Plutôt en entreprise (dual), même s’il existe, notamment dans le domaine du commerce et de la menuiserie, des classes plein temps. Mais la majorité des jeunes se trouvent en entreprise tout en suivant un cursus d’une journée à l’école. Le processus est le même qu’un apprentissage: le jeune doit trouver un patron, signer un contrat, et est rémunéré sur la base des conventions collectives de travail.

– Une filière minimisée ou mal aimée, pourtant importante.

– Je ne dirais pas minimisée, ni mal aimée, mais plutôt mal connue. Côté chiffres, actuellement nous avons 400 jeunes en AFP (1e et 2e années). Nous pensons que 600 jeunes auraient besoin de suivre cette filière, dont le niveau de réussite est très bon.

– Une entrée pour suivre, plus tard, un CFC? Rien n’est donc perdu…

– Non, bien au contraire. Pour des jeunes habitués à l’échec, c’est une nouvelle étape centrée sur la réussite. D’ailleurs, nous appelons les AFP, les contrats de réussite. Mieux vaut prendre plus de temps et réussir, qu’aller trop vite et ne pas aboutir.

– Les parents sont quelquefois perplexes?

– Oui, la difficulté émane quelquefois des parents. Ils pensent qu’il s’agit d’une filière de 2e zone, ce qui n’est pas le cas. Il s’agit d’une attestation qui constitue un premier niveau de qualification. Après bientôt dix ans de mise en place, nous sommes convaincus qu’il s’agit d’un très bon outil d’insertion professionnelle.

Infos: www.citedesmetiers.ch. La Cité des métiers, 6, rue Prévost-Martin, accueil sans rendez-vous, du lundi au vendredi de 10h à 17h et les jeudis jusqu’à 20h.