A Budapest, le Danube n’est pas bleu. Son gris n’en rehausse pas moins l’ensemble des édifices majestueux qui en bordent ses rives. Car si l’Egypte est un don du Nil, Budapest est sans conteste un don du Danube, tant celui-ci est le trait d’union entre les deux parties de la ville, les célèbres Buda et Pest, réunies en une seule localité à la fin du XIXe siècle.
C’est donc en suivant le Danube que le promeneur pourra découvrir les splendeurs d’une ville constellée de rues médiévales pavées, de monuments néogothiques et de façades Art nouveau, sans compter quelques édifices sans âme qui fleurent bon le matérialisme communiste dans lequel la capitale hongroise a baigné, durant 40 ans.
Autre héritage de ce passé, d’immenses avenues, véritables autoroutes urbaines qui percent la ville de part en part et qui, encombrées d’interminables embouteillages aux heures de pointe, vous feront détester l’automobile.
Longer le Danube
Alors pour visiter Budapest, n’hésitez pas à avoir recours aux transports publics, eux aussi hérités du collectivisme communiste. Ils sont de grande qualité, avec bus, métro et trams, très abordables et surtout très ponctuels. Pittoresque et bigarré, le tramway représente le meilleur moyen de visiter la ville à moindres frais, en épargnant ses mollets. Il permet ainsi de longer le Danube et de découvrir les principaux édifices qui font la richesse de la ville.
En premier lieu, le superbe Parlement, édifice le plus connu de Budapest qui mesure près de… 300 mètres et dont la construction aura nécessité 17 ans de travaux. Inspiré du parlement anglais, et inauguré au début du XXe siècle, il est plus grand édifice de ce type au monde, avec 18'000 m2 de surface. Son style néogothique opulent et imposant, mâtiné de baroque, peut être découvert de l’intérieur, lors de visites guidées, vous en apprendront beaucoup sur l’histoire de la Hongrie.
Quasiment en face, de l’autre côté du fleuve, le château de Buda, connu également sous le nom de Palais de Budavá est particulièrement beau la nuit, lorsqu’un éclairage savamment réfléchi l’illumine de mille feux. Avec la Parlement, il est l’autre monument incontournable de Budapest. Vous y arriverez en traversant le célèbre Pont des Chaînes (en travaux jusqu’à la fin de l’année), le plus ancien de la ville et en escaladant la colline de Buda (à pied ou en funiculaire), sur laquelle il est juché. Château historique des rois de Hongrie, inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco, et partiellement détruit durant la Seconde Guerre mondiale, il abrite aujourd’hui la Bibliothèque Széchenyi, la Galerie Nationale Hongroise et le Musée d’Histoire de Budapest, qui, à l’inverse du château, peuvent être visités.
Une vue imprenable
Enfin, et surtout, le Château du Buda peut aussi être un excellent prétexte pour profiter depuis son esplanade, d’une imprenable vue sur la ville. On peut encore parcourir en sous-sol, le «labyrinthe du Château» creusé dans les catacombes et parsemé de peintures rupestres, de sources, de colonnes, de statues et bien plus encore.
Enfin, il y a les bains, sans lesquels toute escapade à Budapest serait incomplète. La capitale hongroise est riche d’une centaine de sources d’eaux chaudes, qui font des thermes une partie intégrante de la vie quotidienne des Hongrois. Privilégiez les Thermes Széchenyi, les plus grands de Budapest (pas moins de 21 bains les composent!) situés au «Bois de la ville» (Városliget) à Pest. Non seulement ils vous permettront de récupérer d’une éprouvante journée à travers la ville, grâce à leur eau riche en calcium, en magnésium, en hydrocarbonate, en sodium et en sulfate, mais son style néo-Renaissance et son immense cour néobaroque jaune en font un monument à part entière, très prisé des Hongrois. Dans la vapeur d’une eau à plus de 33 degrés, et à moitié plongés dans l’eau, certains se laissent même aller à… jouer aux échecs.