Le président du Directoire de Volkswagen, Herbert Diess, indiquait dans une interview télévisée que «nous ne faisons aucune vente ni n’avons de revenu hors de la Chine» du fait de la crise du coronavirus. Dans l’Empire du milieu, elles sont redevenues possibles, mais que VW doit toujours couvrir un niveau élevé de coûts fixes atteignant environ 2 milliards d’euros (2,12 milliards de francs) par semaine.
Travailler à nouveau
Le constructeur allemand travaille à une relance de la production avec des collaborateurs conservant une distance de sécurité et incluant des étapes strictes de désinfection et d’hygiène. Le groupe emploie 671’000 personnes dans 124 usines dans le monde, dont 28 en Allemagne et 72 en Europe, ces dernières toutes à l’arrêt depuis le début du mois de mars. Le groupe représente les marques Volkswagen (également les utilitaires), Audi, Seat, Škoda ainsi que Bentley, Porsche, Bugatti, Lamborghini, les motos Ducati, les camions MAN et Scania.
Ventes annuelles en baisse
Les spécialistes s’attendent à des ventes globales en recul de 12% à 15% cette année dans le monde, avec un total de 78,8 et même 77 millions de véhicules. Dix millions de moins, cela impactera fortement une industrie déjà lourdement sollicitée. En comparaison, la baisse enregistrée lors de la crise de 2008-2009 avait atteint 8% seulement.
Pour l’Europe, la chute estimée devrait être, pour les optimistes, de 13%, les différents analystes comptant sur des ventes de 12,5 millions d’unités. Les plus pessimistes parlent de 20%, car le rebond après la fin de la crise sanitaire pourrait ne pas être aussi vigoureux qu’espéré.
Les constructeurs automobiles ont tous anticipé leurs problèmes de trésorerie. Daimler (Mercedes-Benz) envisage au moins 10 milliards d’euros (10,6 milliards de francs) d’emprunts pour faire face à la fermeture de ses usines, selon l’agence Bloomberg. Fiat Chrysler Automobiles a déjà signé 3,5 milliards d’euros (3,7 milliards de francs) de crédit avec deux banques.
Mesures envisagées
Afin de reprendre la production aussi rapidement que possible, plusieurs solutions sont envisagées. Une désinfection approfondie chez Fiat, une stricte répartition spatiale des employés chez Audi, ainsi que des mesures obligeant à revoir toute la circulation humaine dans l’usine. Cela ne sera possible que si le pic de l’épidémie est atteint et que les gouvernements donnent leur feu vert. Et tout cela impactera gravement tous les sous-traitants, dont certains pourraient avoir de la difficulté à survivre. Moralité: préparez-vous à changer de voiture, cela aidera à limiter les pertes d’emplois! Vous pouvez le faire en ligne, AMAG vient de lancer cette possibilité pour 6000 voitures.