Les ambitions de la «Renaulution»

RENAULT • La marque française, en association avec Nissan et Mitsubishi, veut se positionner différemment. Le nouveau directeur Luca de Meo l’a récemment expliqué.

  • Le prototype Renault 5 fait référence au passé, symbolisant la voiture électrique accessible, moderne et connectée. ©Photos dr

  • Dans les véhicules utilitaires aussi, l'électrification (et l'hydrogène) va progresser rapidement.

  • Le nouveau PDG Luca de Meo a de grandes ambitions.

  • Luca de Meo.

En ligne, forcément, Luca de Meo, nouveau patron du groupe, a annoncé la Renaulution, autrement dit une sorte de révolution. En un mot: la chasse au volume n’est pas un but, c’est celle de la montée en gamme et de la rentabilité qui l’est. «On passe du volume à la valeur», a-t-il déclaré. Corollaire également, dû à l’évolution rapide et profonde du marché: l’électrification s’accélère nettement.

Anticiper les tendances

Les désirs des clients évoluent. Ainsi, les carrosseries comme les monospaces, et d’une certaine manière les berlines, vont céder leur place. Les bases modulaires permettent de dessiner toutes sortes de modèles, la tendance aux SUV et aux crossovers (à cheval entre un SUV et une berline) va se poursuivre.

Luca de Meo, le directeur général et président du groupe Renault depuis juillet dernier, ne veut pas agir en étant défensif, mais en anticipant les propositions, en surfant sur une «nouvelle vague». Il dévoile un projet symbolique: une Renault 5 réinventée. Electrique, bien sûr, et surtout populaire, accessible, ludique et connectée. Le prototype séduit. Toutefois, aucune date de commercialisation n’est annoncée.

Ce n’est pas tout. Le groupe ne se présente plus uniquement comme un constructeur automobile. Il compte sur la «Software République», un écosystème ouvert consacré aux logiciels, à la cybersécurité et à la microélectronique. Le laboratoire regroupe plus de 1000 ingénieurs et leur nombre est appelé à croître. Symboliquement, l’usine de Flins (dans les Yvelines), la «RE-Factory», est la première d’Europe spécialisée dans l’économie circulaire de la mobilité.

Luca de Meo va plus loin: «Nous allons devenir une marque énergétique en renforçant notre position de leader dans les véhicules électriques avec le projet Electro Pole et en investissant dans l’hydrogène, afin de proposer le mix le plus vert d’Europe d’ici à 2025.» Il a précisé lors de la conférence de presse en ligne que l’hydrogène deviendrait rapidement une réalité dans les véhicules utilitaires.

Parmi les marques, Alpine promet beaucoup. De segment de niche, elle pourrait devenir très ambitieuse, tout en s’assurant une évolution vers les propulsions alternatives, incontournables dans un futur proche. «C’est un des joyaux de notre production», selon Luca de Meo.

Intelligence artificielle

Renault va devenir une marque technologique, avec les meilleurs systèmes d’intelligence artificielle et de cybersécurité. Elle sera aussi une marque de services, intégrant bientôt My Link dans ses voitures, un infodivertissement basé sur Google Built-in. Une marque d’énergie propre en devenant leader de la transition énergétique.

En se repositionnant, Renault veut retrouver une place de choix dans le segment C en renforçant sa position de leader dans le B: sept nouveaux modèles électriques vont être lancés, et sept dans les segments supérieurs (C et D) d’ici à 2025. Ces derniers devraient idéalement représenter 45% des ventes à ce terme.