«Je hais les cyclistes»

  • Draisienne

    Draisienne

CIRCULATION • Rien que ce matin (19.12.16), je n’ai dû qu’à ma seule détente de survivre à l’attaque concertée de deux d’entre eux. Il y a une dizaine de jours, une vélocipédiste remontant un sens interdit a failli tuer mon fils en lui donnant un coup de guidon à la tempe. La dame n’a pas jugé bon de s’arrêter et de s’excuser. Je hais les cyclistes. L’automobiliste est ignoble, mais la peur de l’amende modère ses ardeurs. Le cycliste lui, seul maître à bord, ne craint ni Dieu ni maître. Bien dissimulé derrière le discours déculpabilisant de «la vie saine», il s’approprie la ville et méprise le bipède dont il menace l’existence. Il roule bio, mange vert et refuse la position du missionnaire par peur du néocolonialisme. Je suis pour la fermeture de Guantánamo, mais je pense que la torture devrait être réintroduite pour les cyclistes: à la place de leur bicyclette, on leur fournirait des draisiennes lourdes, malhabiles et inconfortables. Bien entendu, j’exclus mes amis de cette diatribe. D’abord, parce que l’on pardonne tout à ses amis. Ensuite, parce qu’il faut mettre sur le compte de l’influence néfaste des médias cette perversité à laquelle, je l’espère, ils renonceront quand l’âge viendra leur suggérer de remplacer leur «petite reine» par un déambulateur. Ce qui, vu l’âge de mes amis, ne devrait tarder.