Conseil d'Etat 2013-2018: des noms!

ÉLECTION • Maintenant, c'est sûr: on sait, par le oui à la Constitution, sur quel mode va se jouer la prochaine élection au Conseil d'Etat. A un an de l'échéance, les candidats potentiels ne pensent déjà plus qu'à ça. Tour de piste, avec déjà les principaux noms.

  • Charles Beer, Pierre-François Unger et David Hiler, s'en iront, c'est certain.

    Charles Beer, Pierre-François Unger et David Hiler, s'en iront, c'est certain.

Ils n'ont l'air de rien, mais ils sont sur les starting-blocks! Prêts à gicler. A un an d'un renouvellement majeur du Conseil d'Etat, une vraie brassée de cartes cette fois, les prétendants affûtent leurs stratégies, impatients d'en découdre. Certains d'entre eux se sont déjà déclarés, d'autres guettent l'occasion. Entre soi, surtout au sein du même parti (là où, toujours, se niche l'ennemi), on s'épie. On se surveille. On attend l'erreur de l'autre. A noter, cette fois, une certaine franchise des aspirants: on ne nous fait pas trop le coup de ceux qui n'ont pas trop envie et sont juste, le cas échéant, «à la disposition du parti». Détestable expression, hypocrite, nauséabonde tartufferie: en politique, ses ambitions, on les affiche, il n'y a aucune honte à avoir en soi la passion du pouvoir. Regardez Pierre Maudet: vous croyez qu'il attend qu'on vienne le chercher?

UN PRÉSIDENT Nouvelle Constitution oblige, nous élirons le même jour, à l'automne 2013, le Conseil d'Etat et le Grand Conseil. Mais pour l'exécutif, comme il faut désormais une majorité absolue, il faudra compter sur un deuxième tour pour avoir sept magistrats élus. Puis, autre nouveauté majeure, le collège se dotera, pour cinq ans, d'un président du Conseil d'Etat, un seul, pour toute la législature. Sans doute le mieux élu de la future équipe. Sans être un premier ministre, cette personnalité sera assurément la plus visible du prochain Conseil d'Etat, comme le fut Pascal Broulis, comme l'est aujourd'hui Pierre-Yves Maillard, dans le canton de Vaud. Pierre Maudet, François Longchamp, pourraient bien occuper cette fonction, encore qu'il soit beaucoup trop tôt pour tirer des plans sur la comète: tant de choses, en politique, peuvent se passer en une année!

FORCES NOUVELLES L'élection 2013 sera vraiment celle d'un renouvellement. Sur les sept actuels, trois, de façon certaine, s'en iront: Pierre-François Unger, David Hiler, Charles Beer. Deux se soumettront à réélection: Pierre Maudet et Michèle Künzler, qui l'a annoncé récemment. François Longchamp voudra-t-il continuer? Oui, sans doute. Isabel Rochat, en difficulté, que fera-t-elle? A coup sûr, de la place pour des forces nouvelles! Les appétits s'aiguisent. Déjà, certains partis parlent de listes à trois, voire quatre candidats. Vu d'aujourd'hui, le duo Longchamp-Maudet aurait de l'allure sur les affiches. Ou le duo Stauffer-Poggia, pour le MCG. Ou des gens comme Luc Barthassat, Philippe Morel, Serge Dal Busco au PDC. Antonio Hodgers, chez les Verts. Sandrine Salerno, Thierry Apothéloz, Manuel Tornare au PS. A l'UDC – et c'est le drame de cette section cantonale – les ténors ne s'imposent pas immédiatement dans les esprits. J'ai donné ici quelques noms, sans aucune prétention exhaustive: il y en aura d'autres, bien sûr.

GOUVERNEMENT PATCHWORK Un regret, immense: aussi séduisantes soient certaines personnalités, nous demeurerons, hélas, dans la logique d'un gouvernement patchwork. Une adjonction d'élus, provenant de toutes parts. Et le président, même pour cinq ans, n'aura pas la capacité d'arbitrage d'apparaître comme un véritable chef de gouvernement. Dommage, car les défis qui attendent Genève sont immenses. Sans un exécutif fort et cohérent, en République, rien de durable n'est à espérer.