Conseil d'Etat: des actes, vite!

GOUVERNEMENT • Après les belles paroles lors des élections, le nouveau Conseil d’Etat doit faire ses preuves.

  • La prestation de serment du nouveau Gouvernement. DAVID RAUSENBAUM-KATZMAN

    La prestation de serment du nouveau Gouvernement. DAVID RAUSENBAUM-KATZMAN

Finie, la pause de fin d’année. Finies, les festivités de l’élection, Saint Pierre, Escalade, Restauration. Finis, les grands airs patriotiques, pénétrés, main sur le cœur, écharpe blanche, avec Vieux Grenadiers ou Artilleurs. Nous sommes maintenant en 2014, le nouveau Conseil d’Etat va devoir très vite donner des preuves. Non avec de belles paroles. Mais par l’acte. Ces preuves, le gouvernement devra à la fois les donner par son action d’ensemble et dans le détail des sept Départements. Après une législature à oublier, tant elle fut laborieuse, tour d’horizon de quelques chantiers. Dans lesquels les citoyens attendent, sans tarder, des résultats.

Signaux

D’abord, le collège dans son ensemble. Les premiers signaux sont bons, la répartition des Départements fut beaucoup moins douloureuse qu’en 2009, le Discours de Saint Pierre, de François Longchamp, fut empreint d’une belle vision. Et les sept ministres donnent l’impression d’avoir envie de travailler ensemble. Nul ne s’en plaindra. Oui, on a l’impression d’un équipage moins maudit que le précédent.

Les principaux chantiers. D’abord, la mobilité. Luc Barthassat, homme pragmatique et de bon sens, sait qu’après l’ère précédente, il n’a pas droit à l’erreur. Ses premières interventions montrent qu’il a envie que « ça circule », il faudra maintenant que des exemples très précis le concrétisent. Cela passe par les axes d’entrée et de sortie dans Genève et son agglomération, la gestion des signaux de circulation, celle des chantiers et de leurs voies de déviation. M. Barthassat, Genève vous attend au tournant ! En sachant que vous devrez imposer l’autorité du politique à une clique de hauts fonctionnaires habitués à décider seuls.

Autre secteur sensible, le logement. Au moment où un site, recensant sur un réseau social les innombrables appartements vides, fait un tabac, M. Hodgers va devoir sans tarder nous donner des signaux de déblocage. Pour l’opinion publique, l’horizon 2030 du Plan directeur est beaucoup trop lointain. C’est dans cette législature que les choses doivent bouger. Avec, très vite, du concret. Là non plus, pas droit à l’erreur.

Chômage

Et puis, le chômage. Sommes-nous condamnés à un chiffre proche du double de la moyenne suisse ? Le MCG a fait sa campagne sur l’emploi, M. Poggia ne peut se permettre, sous son ère, un accroissement des demandeurs d’emplois. Il devra à la fois appliquer la préférence cantonale à l’Etat, et, avec l’appui de Pierre Maudet, lutter contre la sous-enchère dans les entreprises. La question des jeunes en rupture est cruciale : encourager les patrons à parier sur la jeunesse et la formation sera un défi majeur du Conseil d’Etat. Le Département de l’Instruction publique (Mme Emery-Torracinta) devra travailler étroitement avec le monde de l’entreprise.

Rigueur

Enfin, Serge Dal Busco devra mettre toute la rigueur de sa personne, avec son expérience de chef d’entreprise, au service de la réduction de la dette et de budgets équilibrés. Il n’est pas inéluctable que nous transmettions à nos enfants l’ardoise de nos errances. En conclusion, tous au travail ! Les chantiers sont énormes. Les Genevois veulent des résultats, concrets et palpables. Et non de simples palabres.