Coup de coeur - Coup de griffe

CŒUR - Je dédie ce Coup de Cœur à tous les collégiens qui sont en train de passer leur Maturité. A eux, mais aussi à leurs professeurs, qui les ont accompagnés, à tous ceux qui travaillent à la qualité de l'école. Je le dédie aussi à la magie de cet âge, cette deuxième décennie finissante où le champ du possible semble s'ouvrir à l'infini. Premières amours, premiers émois, enfin disons pour ceux qui, comme moi, n'étaient pas – en ce domaine – d'une irrépressible précocité. Vent de fraîcheur, la vie ouverte. Et puis, ce remarquable exercice, le Travail de Maturité. Cela, de mon temps (1976), n'existait pas. J'ai adoré ceux de mes filles, comme déjà dit. Et suis en admiration devant les thèmes choisis par nombre de leurs camarades. Dieu que l'école est une belle chose. A la pointe extrême de nos affections.

GRIFFE - La situation en Turquie est passionnante. Il y a, dans les protestations des manifestants, des révélateurs sociaux qui méritent assurément d'être étudiés. Mais venir immédiatement, sans rien connaître à ce pays, son Histoire, parler de «printemps turc». Clamer sans attendre son soutien à la rue d'Ankara, d'Izmir ou d'Istanbul, sous le seul prétexte que les gens sont dans la rue, et que la rue, ma foi, c'est sympa. Afficher sa «solidarité», sans même savoir de quoi il s'agit. Appeler à d'autres rassemblements, à Genève. Tout cela, seulement par besoin d'ébullitions printanières. Appeler à la chute d'Erdogan, comme s'il s'agissait d'un dictateur. Tels sont certains de nos adorables gauchistes genevois. Ils partent au quart de tour, sans rien connaître. Juste la rue, maintenant qu'il fait beau.