Coup de cœur - Coup de griffe

CŒUR L'un des plus beaux textes du monde. Un chant, un déchirement, une prière à deux voix. Il y a une vingtaine d'années, j'avais été littéralement soufflé par Dans la solitude des chants de coton, de Bernard-Marie Koltès, dans les usines de Sécheron. C'étaient Patrice Chéreau et Pascal Greggory, je ne les oublierai jamais. D'où mon bonheur d'apprendre que la sorcellerie de ce texte, où il est question de deal, de l'amour physique, de la mort, revient sur Genève. Ce sera au Grütli, pour l'ouverture de la saison, du 17 septembre au 6 octobre. Avec Vincent Bonillo et David Valère, mise en scène d'Eric Salama. Sera également joué le texte La nuit juste avant les forêts, toujours avec Valère, mise en scène de Frédéric Polier. A voir, absolument.

GRIFFE «La main d'œuvre frontalière ne provoque pas de sous-enchère.» Noir sur blanc, la phrase apparaît dans un communiqué d'Isabel Rochat, publié mardi 3 septembre. Les services de la conseillère d'Etat s'appuient sur l'étude de José Ramirez, professeur à la Haute école de gestion. Cette étude dit-elle vrai? Chacun jugera. Mais une chose est sûre: quelles que soient les qualités de M. Ramirez, produire une «expertise» commandée par l'Etat, quand on est ministre sortante, sera de toute manière perçu comme suspect. On dira que la conseillère-candidate s'abrite derrière la prétendue vérité d'une expertise, procédé classique de tous ceux qui nous étalent les «audits» qui les arrangent pour étayer leurs thèses. Dans tous les cas, elle est perdante. Sa communication n'est pas stratégique, pour le dire poliment.