GRIFFE Saisissant d’acuité, l’humour de Maria Bernasconi (il paraît qu’il ne faut plus dire Roth), conseillère nationale, dimanche 10 novembre à Uni Mail, lors de nos émissions spéciales autour de l’élection au Conseil d’Etat. En compagnie de son collègue UDC Yves Nidegger, nous devisons joyeusement de la rafraîchissante idée de fusiller l’ingénieur de la mobilité. Parfums d’aube glacée. Petits matins de brume. Mutine moue des mutins. Eh bien notre ardente défenderesse des droits de l’homme ne trouve pas cela drôle du tout. Reproche à M. Nidegger sa rhétorique des années trente. Nous sort la «Grosse Bertha» de l’antifascisme. Mais Chère Maria, vous dont les capacités de second degré sont notoires de l’Atlantique à l’Oural, c’était juste pour rire. Rire, Maria: connaissez-vous seulement ce mot?
CŒUR Une conseillère municipale avec du verbe, du pétillement, de la vie. Jeune élue PLR au délibératif de la Ville de Genève, Natacha Buffet a en elle de la culture, de la littérature, de l’allusion qui fuse, des yeux qui brillent de présence et d’humour, comme un souffle salé d’aventure. Même, et surtout, lorsqu’elle évoque les sujets les plus sérieux. Dans un cénacle qui n’est pas nécessairement un panthéon de la rhétorique, ces qualités sont appréciables. On les trouve aussi chez une Salika Wenger, et quelques autres. Trop rares, oui, car enfin, où est-il écrit que parler doive rimer avec ennuyer, endormir, tuer le désir, chasser l’humour, traquer le glissement au profit du linéaire et de l’atone ? Merci, Natacha. Il n’est pas interdit d’exister avant que d’être, Sartre ne m’aurait pas démenti.