Coup de coeur & Coup de griffre

COEUR - Je n'ai jamais beaucoup aimé le terme «petits candidats», parce qu'au fond, une élection remet les compteurs à zéro. Mais enfin, si on veut bien admettre que Mme Emery-Torracinta, MM. Maudet et Stauffer forment, grâce à la masse de leurs troupes, les «principaux candidats», alors disons un mot (en attendant d'y revenir dans les portraits) des challengers. Franchement, entre le Pirate Alexis Roussel, le patron de PME Manuel Acevedo et le Vert libéral Laurent Seydoux, nous avons affaire à des petits nouveaux d'une rare qualité. Trois hommes structurés, avec une réflexion sur la Cité, une projection sur l'avenir, une qualité d'argumentation. Ces trois candidats nous ouvrent des perspectives et mordillent le ronron des habitués. Hommage à cette cuvée. Et merci.

GRIFFE - Faut-il soumettre au peuple les accords internationaux? Sur cette proposition de l'ASIN (Action pour une Suisse indépendante et neutre), chacun d'entre nous se prononcera en conscience, le 17 juin. Mais pour la campagne, c'est très mal parti. Avec les millions d'economiesuisse (entre 3 et 5 millions, reconnaissait Pascal Gentinetta, président de l'Agence de l'énergie pour l'économie, mardi 22 mai, sur la RSR), nous voilà embarqués dans le traditionnel matraquage boum boum, stigmatisant les partisans, hurlant à l'excès de démocratie, condamnant le «populisme». On se croirait dans la campagne du 6 décembre 1992. Ou pire: dans la campagne de mai 2005, en France, autour du Traité européen. Ce genre de pensée unique stipendiée par de très grosses bourses, le peuple, en général, déteste ça. Rendez-vous le 17 juin.