Coup de coeur - griffe

CŒUR
Dominique Louis nous manque. Lui si impérial, lorsqu'il travaillait au Protocole de l'Etat de Genève, chorégraphique dans ses déplacements, à l'aise avec les chefs d'Etat étrangers comme avec le plus modeste des commis, jouit certes depuis janvier d'une retraite bien méritée, mais il manque à la République, au paysage de Genève. Ce dimanche 11 novembre, 11h, devant le monument aux morts du Parc Mon Repos, il a prononcé des mots simples et dignes, qui rassemblent plutôt que d'éparpiller, touchent les cœurs. Sur la condition militaire, citant le Général Dufour, Dominique Louis en a appelé à l'honneur du drapeau et au respect des plus faibles. Au milieu des feuilles mortes, sous la pluie de novembre, c'était la chaleur d'un humaniste et la lumière du cœur. Merci, Dominique.
GRIFFE
En publiant un nouveau règlement de la police municipale l'avant-veille de l'entrée en fonction du magistrat qui en sera précisément chargé, Rémy Pagani inflige à Guillaume Barazzone un véritable camouflet public. Lorsqu'un nouveau ministre arrive, il doit avoir la marge de manœuvre de peser sur les événements, se positionner en amont, inspirer plutôt que reprendre, inventer plutôt que copier. En l'humiliant de la sorte, le maire de Genève le renvoie à sa nature de petit nouveau, comme s'il existait des conseillers administratifs de première et de deuxième classe. Le premier geste du nouveau venu devrait être un refus. Pour cela, il faut aimer le conflit, la solitude, la position minoritaire. Pagani le sait. C'est pourquoi, joueur et narquois, il a osé.