CŒUR Il y a des caissières qui ont toujours le sourire. Des pousseurs de charriots, aussi. Des facteurs, comme par exemple celui de mon quartier. Des videurs de poubelles, aussi, des déneigeurs, des nettoyeuses, des plongeurs. Des infirmières. Des aides-soignantes. Des employés au Service de radiologie, dans des sous-sols que je connais. Des transporteurs de malades. Des sommelières, toujours debout. Des cantonniers. Et même, parfois, des employés derrière des guichets. Ils sont notre bien le plus précieux. Ils nous disent que la vie est belle, veulent voir cela avant l’âpreté de leur labeur. Non seulement, le sourire les transforme, mais il transfigure un réel qui n’est pas toujours rose. Ils ont tout compris de la vie, bien plus que tant de penseurs et de ratiocineurs. Hommage à eux, en ces temps de froidure.
GRIFFE Nous l’avons déjà dit, la nouvelle répartition des Départements est bonne. Bien meilleure qu’il y a quatre ans. On n’a cherché à humilier personne, ni à fourguer la patate chaude d’un dicastère maudit à un nouveau venu. Un bémol, cependant: que diable vient faire l’Economie avec la Sécurité? On l’avait déjà associée, la dernière fois, à la Santé, juste pour tailler un costume sur mesure au bon Docteur Unger. Et là, voilà que ce domaine, qui exige une connaissance intime du monde de l’entreprise, est confié à un ministre certes brillant, mais régalien dans l’âme, et n’ayant pas trop fourré ses bottes de capitaine dans le domaine du privé. Dommage. D’autant que le surhomme ne pourra pas tout faire: franchement dit, le poste de Fouché, par les temps qui courent, se suffit à lui-même.