Elections: tournons la page!

POLITIQUE • A quoi sert une élection? A reconduire gentiment le pouvoir sortant? Ou à lui signifier qu'il a démérité? A garder toujours les mêmes? Ou à oser le changement? Genevois, de tous partis, ouvrez vos fenêtres! Laissez souffler le vent nouveau!

  • Nous avons besoin d'autres équipes, d'autres figures pour nous gouverner.

    Nous avons besoin d'autres équipes, d'autres figures pour nous gouverner.

De nouvelles têtes. De nouveaux visages. Un autre air, une fenêtre ouverte, un vent nouveau. Voilà à quoi aspire la population de Genève. C'est exactement à cela que sert une élection, tous les quatre (désormais cinq) ans: changer les équipes, renouveler le personnel politique. Donner leurs chances à d'autres. Envoyer au Parlement, mais aussi au Conseil d'Etat, des partis qui n'y ont jamais siégé. Oser des figures nouvelles. Ne pas avoir peur d'une autre politique. Si c'est pour garder exactement la politique menée jusqu'ici, avec les mêmes roitelets aux nuques raides et aux costards sans plis, alors autant se passer d'élections. Et se contenter du suffrage censitaire, style Restauration, avec l'argent du patronat et les gentils candidats bien lisses et bien cravatés agréés par les puissances de l'Argent et leurs réseaux de copinage et de cocktails. C'est cela que vous voulez?

N'ayez pas peur!

Genevois, de gauche ou de droite, ou même des marécageuses moiteurs du centre, n'ayez pas peur! Choisissez, dans vos camps, ceux qui arrivent avec des idées puissantes, audacieuses, délivrées des tabous et du non-dit. On ne peut plus, en 2013, entendre des sortants, députés ou magistrats, nous demander de voter pour eux sous le seul prétexte que leur parti est «gouvernemental». Comme s'il l'était par essence, par onction divine! Evidemment qu'ils le sont, puisqu'ils ont, pour quelques misérables semaines encore, des représentants au Conseil d'Etat. Mais l'idée, justement, serait qu'ils en aient plus! Ou moins! Et que d'autres, qui aujourd'hui n'y sont pas, y parviennent. Cela existe dans toutes les démocraties du monde. Cela s'appelle l'alternance. Permettre qu'elle se produise, c'est justement l'essence d'une élection. Sinon, autant aller à la pêche. Et attendre la mort, en taquinant le gardon.

Plus jamais ça!

Parce qu'une chose est sûre: plus jamais une législature de type 2009-2013! Equipe disparate, gouvernement sans cohérence, promesses non tenues, poudre aux yeux avec des maquettes de gratte-ciel de l'an 3000, mais résultat nada, néant! Et ce seraient le mêmes qui devraient s'occuper de logement entre 2013 et 2018? Ne parlons pas du chômage: triste record de Suisse, chiffres impressionnants quand on les additionne avec ceux de l'aide sociale, véritable souffrance dans une importante partie de la population, sous-enchère pratiquée à haute dose dans certains secteurs. Et ce seraient les mêmes qui devraient tenir le social entre 2013 et 2018? Ne parlons pas de l'endettement: nos enfants vont devoir payer, pendant des décennies, le remboursement de ce que l'Etat, par mauvaise gestion, a dû emprunter. Et ce seraient les mêmes qui devraient veiller à nos finances entre 2013 et 2018? Ne parlons pas de la frontière: ce thème méprisé par les élites libre échangistes nous revient en pleine figure, comme un boomerang. Et ce seraient les mêmes qui devraient s'occuper de sécurité?

Vive le vent d'automne

Non, non et non, de gauche ou de droite, ou même des sympathiques bénitiers du centre, nous avons besoin d'autres équipes, d'autres figures. Sinon, c'est l'étouffement. Genevois, n'ayez pas peur du changement. Ouvrez grand les fenêtres. Et vive le vent! Vive le vent d'automne, celui qui nous gifle et pourtant nous ravit.