Les bêtes du sud sauvage

  • Prochaine conférence: mardi 11 septembre, 18h30, au 1, Promenade du Pin. Avec Marie Thérèse Bätschmann et David Ripoll, historiens d’art.

    Prochaine conférence: mardi 11 septembre, 18h30, au 1, Promenade du Pin. Avec Marie Thérèse Bätschmann et David Ripoll, historiens d’art.

CONSTITUTION • C'est l'un de nos plus grands hommes, il est juste de lui rendre hommage. Né à Genève en 1794, mort en 1878, James Fazy a dominé de sa puissante personnalité l'Histoire genevoise du dix-neuvième siècle. Au moment où la population de ce canton débat d'une nouvelle Constitution (nous votons le 14 octobre), il est essentiel de comprendre dans quelles conditions a été votée l'actuelle, justement celle de Fazy, qui date de 1847. D'où l'excellente idée de l'Institut national genevois (création fazyste, d'ailleurs, 1853), d'organiser une série de conférences sur le grand homme, ainsi qu'une expo autour de sa Constitution, à lui.

Mémoire collective

Car Fazy n'est ni archives, ni poussière. Il n'appartient pas aux seuls historiens, mais à la mémoire collective des habitants de Genève. Son combat, c'est celui des extraordinaires radicaux du dix-neuvième. C'est lui qui fonde le Journal de Genève en 1826, lui qui réveille, en 1843 puis en 1846, le quartier populaire de Saint-Gervais, contre les patriciens. Lui qui fait la révolution radicale, la Constitution de 1847, réforme le système social, crée les Rentes genevoises, abat les fortifications, ouvre Genève sur l'extérieur. Colérique, autoritaire, haï des conservateurs, il aura suscité toutes les passions, en sa faveur comme contre lui.Se pencher sur Fazy (il faut entendre un Bernard Lescaze en parler, avec quelle passion), ça n'est pas seulement creuser l'une de nos périodes les plus passionnantes. C'est activer une réflexion actuelle, fondamentale, sans cesse à réinventer, sur ce que doit être Genève, en termes d'ouverture et de rayonnement. Vous le verrez, dans la campagne du 14 octobre, autour de la Constitution, ils vont tous essayer de le récupérer, les pour et les contre. Deux choses sont sûres: 1) le texte qu'on nous propose est loin, très loin d'avoir le souffle, l'ampleur historique, l'ancrage révolutionnaire de celui de Fazy; 2) Il faut impérativement que l'œuvre de cet homme, et ce contexte de luttes politiques et intellectuelles du dix-neuvième, soient enseignés dans les écoles genevoises. Ce sont là notre Histoire, nos valeurs, notre patrimoine.

Prochaine conférence: ce mardi 11 septembre 2012, 18h30, au 1, Promenade du Pin. Avec Marie Thérèse Bätschmann et David Ripoll, historiens d'art.