PLR-UDC-MCG: une nouvelle alliance pour Genève?

BUDGET 2013 • Ils constituent, au Parlement, le bloc du refus. Pas question pour eux d'un budget déficitaire. Contre eux, la gauche et le PDC. Mais aussi, le Conseil d'Etat. Qui cédera le premier? Et cette alliance, de trois partis déterminés, préfigure-t-elle de nouveaux rapports de force pour la prochaine législature?

  • Pierre Weiss, Eric Leyvraz et Eric Stauffer: le trio s'affirme soudé dans son exigence d'un budger équilibré.

    Pierre Weiss, Eric Leyvraz et Eric Stauffer: le trio s'affirme soudé dans son exigence d'un budger équilibré.

  • Pierre Weiss, Eric Leyvraz et Eric Stauffer: le trio s'affirme soudé dans son exigence d'un budger équilibré.

    Pierre Weiss, Eric Leyvraz et Eric Stauffer: le trio s'affirme soudé dans son exigence d'un budger équilibré.

  • Pierre Weiss, Eric Leyvraz et Eric Stauffer: le trio s'affirme soudé dans son exigence d'un budger équilibré.

    Pierre Weiss, Eric Leyvraz et Eric Stauffer: le trio s'affirme soudé dans son exigence d'un budger équilibré.

Le PLR, l'UDC, le MCG. La droite institutionnelle (radicaux), économique (libéraux), la droite nationale (UDC), le «ni gauche, ni droite» bien genevois et protestataire. Tous ces gens-là, ensemble, non sur un objet de détail, mais sur l'enjeu le plus important de l'année parlementaire: le budget du Canton de Genève! Cette alliance, il y a quatre ans, même deux, aurait été inimaginable. Aujourd'hui, elle fonctionne. Et constitue le fer de lance du front du refus contre un budget déficitaire. Du coup, le PDC étant avec la gauche, l'Entente (PDC-PLR) vole en éclats. Tout cela n'est-il qu'un feu de paille? Ou, au contraire, le prologue d'une nouvelle alliance, solidement implantée à droite, pour gouverner Genève?

NAGUÈRE PESTIFÉRÉ

Une chose est sûre: au cours de la législature qui s'achève (2009-2013), les esprits, par rapport au MCG, ont incroyablement évolué. Naguère pestiféré, ce parti devient non seulement fréquentable, mais c'est bien lui, dans le débat budgétaire des 14 et 15 mars au Grand Conseil, qui a mené la barque d'un bout à l'autre. Au point que Charles Beer, président d'un Conseil d'Etat constamment désavoué depuis des mois par le Parlement dans la recherche du budget, a noté avec amertume, lundi (Tribune de Genève), que le MCG avait pris l'ascendant sur le PLR. En tout cas, plus les jours s'écoulent, plus le trio PLR-UDC-MCG s'affirme soudé dans son exigence d'un budget équilibré. Au point que si d'aventure, l'un des trois devait craquer et accepter un déficit, il perdrait aussitôt un crédit considérable dans la bataille électorale de cet automne.

VIRAGE À 180 DEGRÉS

En début de législature, sous l'impulsion d'un homme, François Longchamp, le MCG, malgré ses 17 députés, était systématiquement relégué dans la Marge, à cause de ses positions sur la libre circulation. Le conseiller d'Etat radical avait fait ses deux campagnes, en 2005 et 2009, dans la sanctification de ce thème, il ne pouvait d'un jour à l'autre renier ses discours. Il le fit pourtant, et à 180 degrés, en réhabilitant le critère de «préférence cantonale» dans le choix des employés de l'Etat, thème fondateur du MCG. Il leur piquait, sans la moindre vergogne et sans la moindre reconnaissance de leurs droits d'auteur, leur thème identitaire! Personne n'étant dupe de la supercherie, le grand public a su reconnaître l'original sur la copie. Mais un pas était franchi: on pouvait se boucher le nez tant qu'on voulait, on commençait méchamment à se rapprocher des Gueux et de leurs thèmes.GLISSEMENT À DROITE L'étape suivante, c'est cette alliance à trois. Elle ne vient pas du parti PLR, mais de sa députation. Nuance capitale. Il y a eu un moment, l'automne dernier, où les élus PLR au Grand Conseil en ont eu plus que marre de recevoir des ordres de MM Maudet et surtout Longchamp. Ils l'ont fait savoir dans le refus du budget déficitaire, et, malgré d'incroyables pressions pour les ramener à la raison, ils tiennent à peu près le coup. Jusqu'à quand? Mystère. S'ils demeurent inflexibles, l'axe PLR-UDC-MCG pourrait devenir l'un des moteurs de la prochaine législature. Le curseur aurait un peu glissé à droite. Mais d'ici les élections du 6 octobre, tout peut encore changer. La politique, comme l'amour, est aussi imprévisible que parfumée.