Trois portraits pour l’élection du 4 novembre

  • Eric Bertinat (UDC).

    Eric Bertinat (UDC).

  • Salika Wenger (Parti du Travail).

    Salika Wenger (Parti du Travail).

  • Guillaume Barazzone (PDC).

    Guillaume Barazzone (PDC).

Eric Bertinat: la Vigilance d'un Torquemada

C'est un étrange compromis entre Torquemada (Grand Inquisiteur espagnol au quinzième siècle), un aimable père de famille nombreuse, un pénitent jouissant de fouler les orties, et l'un des parlementaires les plus agréables à fréquenter, à la Ville comme au Canton, dans la classe politique genevoise. Oui, Eric Bertinat, candidat UDC au poste laissé vacant par Pierre Maudet (dont il aime bien, ces temps, cirer les pompes, histoire de capter la partie de l'électorat PLR qui ne serait pas tétanisée par la candidature PDC), est une personne crédible pour la fonction, connaissant bien ses dossiers, et sincèrement amoureuse de la Ville de Genève.Il semble loin, le temps de Vigilance. Loin aussi, celui de l'affiche sur les Pacsés inféconds. L'homme, certes, demeure ancré dans ses valeurs, qui sont celles d'une certaine droite traditionnelle en Suisse romande. Mais il sait écouter, dialoguer, et finalement composer. Ses chances d'être élu, le 4 novembre, ne sont pas inexistantes. Il aura pour lui l'UDC, le MCG, la frange PLR citée plus haut, et sans doute aussi pas mal de transfuges, plus ou moins avoués, d'autres horizons. Eh oui, la politique est complexe. Comme l'était, naguère, Tomas de Torquemada, l'éminent confesseur d'Isabelle la Catholique.

Salika Wenger: éclatante et flamboyante

De loin, la candidature la plus éblouissante pour ce 4 novembre. Pasionaria de la gauche de la gauche, galaxie où tout le monde se déteste et où tout le monde, assurément, ne votera pas pour elle, la candidate du Parti du Travail est l'une des personnalités les plus flamboyantes de la vie politique genevoise. L'une des rhétoriques les plus assurées (sans comparaison avec ses deux rivaux): on y sent la formation classique, la fréquentation de quelques grandes plumes, le goût du verbe et de l'éclat, le bonheur de dire et de définir. Un tempérament. Au point qu'au sein du Municipal, elle étonne, détonne, dépare, dépareille, dégriffe: en un mot, on ne voit qu'elle. Il y a ceux qui ne peuvent pas la supporter, et ceux qui la supportent juste un peu. Mais elle existe, très fort, avec sa puissance de combat, l'intensité de sa culture, Département où d'ailleurs elle brillerait de mille feux. La droite cultivée – une bonne dizaine de personnes à Genève – votera pour elle. La gauche inculte, épicène, niveleuse, la boudera. Et au final, on verra bien. Rendez-vous le 4 novembre.

Guillaume Barazzone: le gendre idéal

L'éternel jeune premier, mais dans un rôle muet. Celui qui file doux, laisse dire, attend en silence qu'on vienne le chercher, parce que le pacte exige que ce soit le tour d'un PDC. Gendre idéal, intelligent, bon connaisseur des dossiers, engagé très jeune en politique, Guillaume Barazzone est un démocrate-chrétien qui ressemble à s'y méprendre à un libéral. Il plaide pour la responsabilité, la primauté de l'individu, l'engagement en faveur de l'Etat (dont il ne s'est, pour sa part, pas montré avare) ne venant que dans un deuxième temps. Passionné par des questions d'économie, il a une vraie vision du développement de Genève. Cette dernière étant aux antipodes de celle des quatre magistrats de gauche à l'exécutif de la Ville, ses futurs collègues s'il est élu, de beaux éclats pourraient bien nous être promis. Soutenu par l'Entente, qui aimerait bien reproduire le miracle Maudet du 17 juin, Guillaume Barazzone a, bel et bien, des chances de passer, le 4 novembre.