L'odyssée de pi

ENSEIGNANTS • On pourrait appeler cela «L'Appel des 29». Des profs en colère écrivent à Charles Beer pour dénoncer un projet de centralisation des sorties au théâtre.

  • Envoyée directement à Charles Beer, la lettre commence à circuler dans la République.

Deux pages incendiaires à Charles Beer. Une authentique volée de bois vert. La lettre que viennent d'envoyer, le 4 juin, vingt-neuf enseignants en colère va faire parler d'elle. Eux, ce sont les délégués de la CTPO (Commission Théâtre du Post-obligatoire). Des passionnés. Des fous de la scène, qui, depuis tant d'années, multiplient les initiatives pour donner aux élèves le goût du théâtre. Ils les emmènent avec eux, sur place, voir des pièces, y reviennent dans leurs cours, jettent des ponts avec les milieux du spectacle à Genève. Bref, des vecteurs d'enthousiasme.DIFFUSION Leur colère, c'est le projet de suppression des commissions culturelles dans les écoles. Remplacées par ce qui leur apparaît comme un machin étatique centralisé: «un dispositif commun et transversal aux trois degrés d'enseignement et au Service cantonal de la Culture». Envoyée directement au chef du Département, la lettre, qui commence à circuler dans la République, a aussi été adressée, en copie, aux apparatchiks du DIP, au président du Grand Conseil, à la présidente de la Commission de l'enseignement, aux directeurs du post-obligatoire, et à ceux des théâtres genevois!ÉGALITÉ Le nouveau système prévu ne renonce certes pas à emmener les élèves au théâtre. Mais, ayant diagnostiqué la situation actuelle, l'appareil du DIP constate un manque de coordination, prétend que certains domaines sont privilégiés (37% des sorties seraient affectées au théâtre, contre 3% seulement à la danse), et que l'égalité de traitement ne serait pas garantie. Au nom de cet impératif égalitaire, qui transpire davantage l'assistant social que le passionné de culture, le comité de pilotage Ecole