Y a-t-il encore un PLR dans la salle ?

ÉLECTIONS • Valais, Neuchâtel : demain Genève ? Pas sûr! Si le PLR se porte mal dans les derniers scrutins électoraux, en Suisse romande, il bénéficie chez nous d'un certain nombre d'atouts pour survivre cet automne. A commencer par les deux conseillers d'Etat radicaux sortants.

  • Pierre Maudet et François Longchamp ont réussi à ressusciter la fureur de vaindre.

    Pierre Maudet et François Longchamp ont réussi à ressusciter la fureur de vaindre.

  • Pierre Maudet et François Longchamp ont réussi à ressusciter la fureur de vaindre.

    Pierre Maudet et François Longchamp ont réussi à ressusciter la fureur de vaindre.

Le PLR, en Suisse romande, vit des heures difficiles. En Valais, défaite cuisante, il y a quelques semaines: éjectés du gouvernement où ils siégeaient sans discontinuer depuis 1937. A Neuchâtel, ce dimanche 28 avril, contre-performance cuisante des candidats PLR, les socialistes en tête, et l'UDC Yvan Perrin bien placé pour le deuxième tour. Ce parti, dont l'une des composantes, les radicaux, a fait la Suisse moderne, doit-il se faire du souci pour la suite? Et la suite, c'est Genève! Prochaine échéance majeure en Suisse romande: les élections cantonales, Grand Conseil et Conseil d'Etat le 6 octobre 2013, deuxième tour du gouvernement le 10 novembre.

IL MANQUE QUELQUE CHOSE

Il ne faut certes rien précipiter. Les radicaux ont fait le pays, c'est peu de le dire, ils ont marqué de leur empreinte, au fer rouge, nos institutions, nos histoires cantonales, mais aussi l'évolution industrielle, financière de la Suisse. En termes de mérite, de legs, aucun autre parti ne peut leur être comparé. Quant à l'autre composante, les libéraux, actifs sur Genève, Vaud et justement Neuchâtel (ce qui aggrave, dans ce canton, l'ampleur du revers du 28 avril), ils sont les descendants des anciens ennemis des radicaux, ces patriciens que James Fazy combattait encore en 1846. Une branche moins importante au niveau national, mais riche d'individus souvent brillants, comment oublier par exemple la figure d'un Olivier Reverdin, qui fut mon professeur? Bref, le PLR a pour lui l'Histoire, la matière grise, la puissance des réseaux. Mais il lui manque quelque chose. Quoi ?

DEUX SAUVEURS

Il lui manque, en cette année 2013, quelque chose comme la fureur de vaincre. A Genève, deux hommes avaient pourtant réussi à la ressusciter: François Longchamp en 2005, Pierre Maudet en 2007, puis bien sûr le 17 juin 2012, lors de la partielle qui l'a conduit au Conseil d'Etat. Deux hommes dont l'avenir personnel est sans doute assuré. Mais derrière eux, qui? Déjà, la prochaine élection au Conseil d'Etat n'est conçue que comme une machine à faire réélire ces deux magistrats sortants. Avec ou sans Mme Rochat, mais au moins eux, c'est essentiel pour le moral du parti. Oui, il n'est pas exagéré de dire, après les déboires de Mark Muller, la législature laborieuse d'Isabel Rochat, que ce sont les deux radicaux, historiques, institutionnels, intellectuels, fazystes à souhait, qui sont en train, à Genève, de sauver le PLR d'une déconfiture qui, sans eux, pourrait être aussi cruelle qu'en Valais ou à Neuchâtel. Avec les revers de la médaille que l'on connaît, et que j'ai maintes fois relevés ici: risque de plus en plus inquiétant de pouvoir personnel du côté de François Longchamp, l'homme qui administre au millimètre près, ne laissant rien au hasard, une sorte «d'universelle araigne», pour reprendre le surnom de Louis XI.

COMPOSER AVEC LE MCG

Alors quoi, cet automne, défaite ou survie? Survie, bien sûr! Mais dans d'autres conditions qu'aujourd'hui, qui dépendront du nouveau rapport de forces parlementaire, au soir du 6 octobre. Notamment, le résultat du MCG. Un parti avec lequel, dans la législature à venir, les héritiers de Fazy et des patriciens ne pourront que composer. Voire plus, si Entente.