Démondialisation: la voie vers la précarité

POST-COVID 19 • Les radoteurs de la décroissance sont de retour! Ils en sont convaincus, la pandémie de coronavirus est liée à la mondialisation. Ce bon vieux bouc émissaire de tous les maux de la planète. Leur remède est simple, il faut démondialiser et donc rapatrier les usines en Europe. Ah oui? Ces apôtres d’un populisme de quartier oublient un peu trop vite que le libre-échange a notamment permis de réduire la faim dans le monde en créant les conditions d’une formidable croissance dans les pays émergents.

Autre écueil dans leur raisonnement, ils semblent ignorer que la science aussi s’est mondialisée. Les chercheurs du monde entier communiquent, échangent, partagent leurs connaissances. Sans cela, les tests sérologiques et autres informations sur le virus n’auraient pas circulé aussi rapidement. En restant chacun dans son coin, on finit par ne voir que son nombril. C’est le cas des chantres de la démondialisation qui rêvent d’un nouveau protectionnisme.

Ce protectionnisme aurait des conséquences gravissimes pour les plus précaires. Car, à moins que l’on me prouve le contraire, produire en Chine n’est pas un plaisir pour les entreprises. Elles le font pour proposer ensuite des tarifs compétitifs aux consommateurs. Ces derniers, avec le rapatriement des usines sous nos latitudes, seraient les grands perdants de ce nouveau monde. Un monde pire qu’avant qui creuserait encore plus profondément les inégalités. Heureusement, il restera au stade d’utopie à en croire les cours de Wall Street. Les investisseurs y plébiscitent depuis quelques semaines les entreprises de la Silicon Valley, les oligopoles et les multinationales. Cela prouve, si besoin est, que l’on vit une crise mondiale et non une crise de la mondialisation. Les radoteurs peuvent continuer à radoter…