En 2019, le risque d’une économie dormante

  • Fabio Bonavita, journaliste.

    Fabio Bonavita, journaliste.

CONJONCTURE • Franchement, on en viendrait presque à regretter les crises à répétition de ces dernières années. Quand on se penche sur les prévisions conjoncturelles pour 2019, c’est le calme plat qui règne. Pour ne pas dire l’ennui. Récapitulons. Selon le Credit Suisse, la croissance nationale devrait repasser sous la barre des 2% après avoir atteint des sommets cette année (près de 3%). Ceci est notamment dû au recul du secteur des exportations qui, on le sait, est fondamental pour notre économie.

Du côté de la consommation privée, là aussi, ça n’est pas folichon puisqu’une progression modeste est annoncée. Quant à la croissance des salaires, elle ne sera que de 1%. Après déduction de l’inflation prévue à 0,7%, cela représentera un gain de pouvoir d’achat de 0,3%. On vous avait prévenu, tout ceci est relativement ennuyeux.

Autre pilier prévisionnel depuis quelques années, l’Institut d’économie appliquée (CREA) délivre aussi régulièrement sa bonne parole sur notre avenir économique. Contrairement à la grande banque, il fait preuve d’un évident optimisme puisque, selon lui, le PIB devrait croître de 2,7% en 2019. Il affirme en outre que cette évolution globalement positive devrait inciter les entreprises à embaucher, mais le rythme ralentira.

Pas de panique, car le taux de chômage restera sous la barre des 3%. Quant aux taux d’intérêt, ils se maintiendront à des niveaux historiquement bas. Depuis quelques années, on se rend compte que la hausse du pouvoir d’achat ne se réalise pas par une hausse des salaires, mais par une augmentation de la dette des ménages. A Genève, comme ailleurs, on joue clairement à un jeu très dangereux. Car une croissance artificielle finit toujours par exploser en vol. Et si cela se produisait en 2019?