Genève doit miser sur la finance durable

  • Fabio Bonavita

    Fabio Bonavita

ELDORADO • Il y a encore moins de cinq ans, la finance durable faisait doucement sourire les milieux financiers. Un investissement responsable et éthique? Qui plus est performant? Mais s’il est durable, il sera forcément moins rentable, non? Eh bien non. En Suisse, les fonds qui respectent les critères environnementaux, sociaux et de gouvernance, se chiffrent actuellement à plus de 391 milliards de francs. Soit 10% de tous les capitaux! Alors que certains parient déjà sur une industrialisation de la finance durable, d’autres se contentent de se féliciter de sa montée en puissance.

Mais comment expliquer ce succès? Très simplement par une hausse de la demande. Durant ces trois dernières années, elle a littéralement pris l’ascenseur avec une croissance annuelle de 63%. Mais les motivations profondes ne sont pas uniquement philanthropiques. Loin de là! Selon un sondage de la banque Morgan Stanley, 77% des investisseurs institutionnels choisissent des placements durables en raison de leur rendement élevé. Et la place financière genevoise l’a bien compris. Elle souhaite se positionner comme un hub international en la matière. Cela semble plutôt bien parti, surtout depuis la confirmation, le printemps dernier, de l’arrivée au bout du lac du siège mondial du réseau FC4S (Financial Centres for Sustainability). Cette bonne nouvelle a littéralement enflammé les principaux acteurs genevois du secteur. Autre exemple, les principales banques et les Nations unies ont opéré un rapprochement avec pour vocation de maximiser l’expertise et la visibilité du canton en matière de finance inclusive.

Est-ce le signe d’une véritable réorientation de la place financière genevoise? Difficile à dire, mais les signaux sont encourageants.