Genève, ville clone comme les autres

  • Fabio Bonavita

    Fabio Bonavita

COMMERCE • Vous marchez le long de l’artère principale. A votre gauche, des vitrines Zara présentent la collection hivernale. Quelques mètres plus loin, c’est une boutique Swatch et ses centaines de montres multicolores. Vous avancez encore un peu, et tournez à droite, les enseignes défilent: Bodyshop, Starbucks, McDonald’s, Jack & Jones, Esprit, H&M, Lush. Vous bifurquez encore et vous découvrez émerveillé les maisons de luxe: Dior, Piaget, Tag Heuer, Moncler, Rolex. Le clinquant n’en finit plus.

Mais une question, vous êtes à Genève? En fait, vous pourriez vous trouver à Barcelone, Paris, Oslo, ou même Tokyo ou New York. Cette tendance à l’uniformisation porte un nom: les villes clones. Leurs caractéristiques? Des enseignes internationales dans les emplacements stratégiques, des petits commerces évincés de l’hypercentre et une standardisation de l’offre. Et ce phénomène va encore prendre de l’ampleur en Suisse. En effet, la chaîne française Decathlon prévoit d’ouvrir 30 filiales ces prochains mois, la FNAC a annoncé trois nouveaux points de vente à venir et Aldi atteindra d’ici peu les 200 supermarchés dans notre pays. Sans compter les nouveaux venus comme Muji dont l’arrivée en 2019 à Zurich devrait faire du bruit, mais aussi Uniqlo (le nouveau sponsor de Roger Federer) et le géant des fringues low cost, Primark.

On ne peut évidemment que regretter cette uniformisation massive de nos centres-villes. Car, autrefois, découvrir les commerces d’une destination faisait partie du charme d’un voyage. Mais ce petit plaisir tend à disparaître. Il appartient donc au citoyen de faire le bon choix pour tenter de sauver ce qui peut l’être. En faisant le choix de la petite échoppe.