L, U, V ou W: l’alphabet de la reprise

CONJONCTURE • Depuis quelques semaines, en matière de croissance, les lettres ont remplacé les chiffres. Tout le monde sort sa boule de cristal et annonce sa préférence. D’un côté, les pessimistes qui pensent que la courbe de la conjoncture post-Covid 19 prendra la forme de la lettre L avec une longue phase de stagnation. De l’autre, les grands optimistes convaincus de voir un scénario en V avec un redémarrage très rapide de l’économie mondiale.

Et puis, il y a les centristes. Les tièdes de la prévision. Ils imaginent d’autres lettres pour dessiner la trajectoire du PIB (Produit intérieur brut). En U, avec un retour à moyen terme de la croissance ou en W avec son lot de soubresauts. Autant de lettres comme autant de visions du monde. La réalité, elle, se situera certainement au milieu des extrêmes. Comme souvent. En d’autres termes, les effets de la pandémie devraient se faire ressentir de nombreux mois, sans pour autant impacter de manière définitive la bonne marche des affaires.

Le grand huit dans lequel la pandémie nous plonge fera dérailler certaines entreprises. Plus personne n’en doute aujourd’hui. Il mettra aussi en difficulté des secteurs entiers, comme celui de l’aviation. Mais les virages à amorcer seront moins brutaux au fil des mois. Permettant ainsi à l’économie de reprendre son rythme de croisière. En 2021? C’est le cas de figure envisagé par le Fonds monétaire international (FMI) qui table sur une croissance du PIB mondial de plus de 4% après une chute de plus de 6% cette année. Seule certitude, la situation extraordinaire vécue durant les mois de mars et avril redistribuera les cartes. On ne les connaît pas encore, mais il y aura les perdants et les gagnants de la crise. Comme toujours, ce seront les chiffres, et eux seuls, qui permettront de les identifier.