La dette mondiale victime d’obésité morbide

  • Fabio Bonavita

    Fabio Bonavita

PERSPECTIVES • La dette mondiale, c’est un peu comme le climat, tout le monde s’en inquiète mais personne ne fait rien. Elle vient d’atteindre un record historique de 164’000 milliards de dollars. En gros, l’équivalent de 225% du PIB mondial. Et les spécialistes s’accordent sur un point: aucun mouvement de désendettement de l’économie n’est observé. Oh, il y a bien quelques petites tentatives, mais elles s’apparentent davantage à des soubresauts électoralistes qu’à de véritables volontés de se sortir de cette impasse.

Le comble: les pays les plus endettés sont également les plus riches. Les trois principaux emprunteurs sont les Etats-Unis, la Chine et le Japon. Ensemble, ces derniers représentent plus de la moitié de la dette mondiale (56%). De l’autre côté, les nations à faible revenu constituent seulement 1% des emprunts. Dans ce classement des mauvais élèves, c’est la Chine qui inquiète désormais. L’empire du Milieu a vu sa part passer de 3 à 16% depuis le début du millénaire. D’autres grandes nations semblent totalement perméables à cette tentation de vivre à crédit, c’est le cas de l’Inde (2,5%) et de la Russie (0,3%). En ce qui concerne la Suisse, notre pays fait partie des 11 pays les mieux notés par l’agence Standard&Poor’s. Ce groupe inclut l’Australie, le Canada, le Danemark, l’Allemagne, le Liechtenstein, le Luxembourg, les Pays-Bas, la Norvège, Singapour et la Suède.

Reste que globalement, le poids important de l’endettement est une bombe à retardement. Malgré leur mauvaise habitude consistant à vivre au-dessus de leurs moyens, les principales économies doivent trouver une réponse budgétaire afin de limiter au plus vite ce fardeau. Faute de quoi, l’effondrement mondial de nos économies nous guette.