La mort des marques est (presque) inéluctable

  • Fabio Bonavita, journaliste.

    Fabio Bonavita, journaliste.

TENDANCE • Quand on se balade dans les rues de Genève, force est de constater que les marques sont partout. Sur les devantures, les affiches publicitaires ou le tram. Bref, on frise l’overdose. Eh bien cela pourrait bientôt appartenir au passé. En effet, les signaux indiquant une mort programmée des marques sont de plus en plus nombreux.

Le fer de lance de cette tuerie de masse se nomme Amazon. Car Jeff Bezos, l’emblématique patron du géant américain, a finalement révélé son ambition. Et elle passe par les enceintes connectées. Ces assistants qui vont se multiplier dans nos foyers ces prochains mois. Quand on demande à ces joujoux technologiques de nous livrer des piles, une souris ou un micro-onde, c’est souvent le produit distribué par le site Amazon qui est sélectionné. Cela veut dire que les marques ne comptent plus et que le produit redevient central. Et cette idée se propage comme une traînée de poudre. Autre exemple, la marque japonaise Muji qui signifie littéralement «Pas de marque, bon produit». Une idée qui plaît d’abord aux fameux Millennials, ces personnes nées entre 1980 et 2000. Le site américain Brandless l’a bien compris. Lancé en 2017, il propose plus de 220 références, toutes à trois dollars. Cela va du gel douche au papier hygiénique, en passant par le sirop à la fraise ou encore l’huile de noix de coco.

Après des années consacrées à l’image de la marque, il semble donc que la tendance soit en train de s’inverser. Avec la volonté affichée de miser sur la qualité, le prix, la distribution et l’internationalisation. Le consommateur sort-il gagnant de cette course au «no logo»? Bien sûr, il paiera uniquement pour le produit et non pour de coûteuses campagnes publicitaires.