La ridicule lubie des anti-avions

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Les bien-pensants s’ennuyaient un peu. Du coup, ils ont trouvé un nouvel ennemi: l’aviation. Depuis quelques mois, ce secteur, qui contribue grandement au PIB genevois, est attaqué de toutes parts. Ce mouvement anti-avion porte même un nom: Flygskam, littéralement «honte de l’avion». Cette nouvelle lubie est née de l’esprit intolérant d’une poignée d’écolos endurcis. Leur motivation première? Imposer leur vision délirante au plus grand nombre. En s’appuyant sur l’argument habituel: «Les gens ne se rendent pas compte qu’ils polluent en prenant l’avion.» Quelle condescendance! Et quel mépris!

Mais ces libertaires de pacotille ne nous étonnent plus vraiment. Ignorent-ils donc que prendre l’avion plutôt que le train est rarement un choix. D’abord, il y a ceux qui voyagent pour des raisons professionnelles. Devraient-ils prendre le bateau ou leur vélo pour se rendre aux Etats-Unis, au Brésil, en Afrique du Sud ou au Japon? Laissez-moi rire. Ensuite, il y a ceux qui ont toujours rêvé de découvrir un pays. Avec la simple et louable envie de s’ouvrir au monde. De se plonger au cœur de nouvelles cultures. Pour concrétiser leur aspiration, ils ont souvent épargné durant de nombreuses années. De quel droit les priverait-on de ce plaisir essentiel?

Au lieu de s’attaquer aux voyageurs, les donneurs de leçon seraient bien inspirés de dialoguer avec les constructeurs aériens pour développer des technologies plus durables. Car les avions de demain seront certainement moins polluants. Pour y parvenir, il convient donc de soutenir l’innovation et de mettre la pression sur Airbus ou Boeing. Au lieu de culpabiliser ceux qui souhaitent simplement parcourir la planète. Mais dans l’esprit étriqué de certains moralisateurs de bas étage, c’est un peu trop demander…