Le numérique va booster l’Afrique

DIGITAL • Le continent africain vit depuis quelques années une formidable révolution. Elle prend son essor dans le secteur des technologies financières, les désormais célèbres «fintech». En seulement deux ans, le nombre d’entreprises actives dans ce domaine est passé de 301 à 491. Plus impressionnant encore, les levées de fonds ont atteint la somme record de 132,8 millions de dollars en 2018. Un record mis en lumière dans le rapport «Finnovating for Africa 2019: Reimagining the African financial services landscape».

L’an passé, le Nigeria est le pays qui est arrivé en tête des investissements fintech avec 85 start-up qui ont levé près de 95 millions de dollars. Il est suivi par l’Afrique du Sud et le Kenya. Plus réjouissant encore, de nouveaux marchés sont en plein développement. Notamment en Ouganda, au Ghana et en Egypte. Si la plupart des jeunes pousses imaginent de nouvelles solutions de paiement et de prêts, d’autres bâtissent en ligne des banques numériques à part entière. Ce processus s’accélère avec l’augmentation du montant investi dans le secteur.

Les motifs de réjouissance de ce boom technologique de l’Afrique sont nombreux. Le premier concerne l’indépendance économique du continent. En développant des solutions numériques, les entrepreneurs africains s’assurent une future autonomie monétaire bienvenue. Autre bonne nouvelle, les femmes y jouent un rôle important. Elles représentent 27% des créateurs d’entreprises. Un taux plus élevé que sur les autres continents. Enfin, le smartphone est devenu, grâce au secteur fintech, un puissant outil d’inclusion. Il permet, en l’absence d’infrastructures bancaires, de percevoir un salaire ou de le verser. Mais aussi de régler toutes les factures de la vie courante. La sous-bancarisation en Afrique devrait ainsi bientôt appartenir au passé. Et c’est tant mieux.