Les musiciens de rue sont aussi 2.0

  • Fabio Bonavita, journaliste.

    Fabio Bonavita, journaliste.

INNOVATION • Tout fout le camp! A Londres, les musiciens de rue sont en train d’expérimenter le paiement sans contact pour recevoir les dons des passants. Quand on vous disait que l’argent physique allait disparaître, on ne pensait pas que cette révolution allait également toucher les groupes qui distillent leur mélodie dans le métro ou aux abords d’Oxford Street. Et pourtant, cette innovation est intéressante à bien des égards.

D’abord, comment a-t-elle été rendue possible? La cité londonienne, via l’association Busk in London, a tout simplement distribué des lecteurs de cartes à brancher sur un smartphone. Le passant spécialement ému par la reprise improvisée d’un tube des Rolling Stones, mais qui ne dispose d’aucun cash dans la poche de son trench-coat, n’a plus qu’à dégainer sa carte de crédit pour faire plaisir aux musiciens en question. Ce système a été développé en partenariat avec l’entreprise suédoise iZettle. Il permet également d’obtenir un reçu afin de défiscaliser la donation. Le succès rencontré par ce nouveau dispositif est tel que le maire de Londres en personne, Sadiq Khan, a affirmé qu’il sera déployé à large échelle afin que les «talentueux et brillants artistes de rue» puissent obtenir le soutien des badauds mélomanes.

Interrogée par la BBC, la musicienne Charlotte Campbell a confirmé qu’elle a vu les donations grimper en flèche depuis qu’elle utilise le paiement sans contact. Dans cet univers dématérialisé, on pourra peut-être bientôt récompenser les guitaristes du dimanche en cryptomonnaies. Possible, la seule certitude est que les bons vieux chapeaux qui servaient à récolter les précieuses pièces des passants appartiennent définitivement au passé. L’économie de la rue devient elle aussi 2.0.