Les PME englouties par la révolution digitale

  • Fabio Bonavita, journaliste.

    Fabio Bonavita, journaliste.

DIGITALISATION • Des événements en cascade, des politiques sur le pont, des discours martelés à longueur de semaine: l’avenir est à la numérisation! Les patrons genevois qui rateront ce train-là seront finis, relégués aux oubliettes, ils pourront mettre la clé sous le paillasson! Et ce sera de leur faute! Voilà pour le contexte. Le problème est que cette digitalisation a des effets néfastes sur l’équilibre entrepreneurial.

C’est la dernière étude du cabinet d’audit et de conseil EY qui l’affirme sans ambiguïté. Plus les entreprises s’avèrent prospères et plus elles se numérisent. De l’autre côté, une multitude de PME sont contraintes de céder du terrain, faute de moyens. Car entreprendre une révolution digitale, ce n’est pas gratuit. Loin de là. Pour 14% des petites structures, les coûts représentent un obstacle tout simplement insurmontable: 10% manquent du savoir-faire et 9% n’ont pas les employés qualifiés pour y parvenir.

Comment sortir de cette impasse? Selon les auteurs de l’étude, les PME doivent faire preuve de flexibilité et de créativité. En d’autres termes, collaborer avec des établissements de recherche pour trouver les solutions qui leur permettront de suivre le rythme de la numérisation croissante. En théorie. Dans la pratique, ces entreprises auront certainement toutes les peines du monde à poursuivre leur activité au-delà des dix prochaines années. Car même si de nouveaux acteurs apparaissent sur le marché, on constate surtout des signes de concentration. Et ce, dans tous les secteurs économiques. Malgré l’engouement général, le numérique ne permet donc pas uniquement d’économiser de l’argent, du temps et des ressources. Il provoque aussi la mort des plus petits, avalés ou écrasés par les plus grands. Une nouvelle jungle.