L’hubris, le talon d’Achille des tout-puissants

  • Fabio Bonavita

    Fabio Bonavita

PHILOSOPHIE • Quel est le point commun entre Dominique Strauss-Kahn, François Fillon, Jérôme Cahuzac, et tant d’autres (suivez mon regard…)? Ils sont tous atteints du même syndrome. Son nom? L’hubris. Ses caractéristiques? Une perte du sens des réalités, une ambition sans limite, une intolérance à la contradiction, une obsession de sa propre image ou encore des actions à l’emporte-pièce. Ce mal se développe durant l’exercice du pouvoir et provoque le faux pas entraînant la chute de celui qui en est atteint.

Dans l’Antiquité, cet excès d’orgueil était considéré comme très grave. L’historien grec Hérodote écrivait: «Le ciel rabaisse toujours ce qui dépasse la mesure.» En d’autres termes, la réalité rattrape irrémédiablement celui qui perd pied, qui se croit intouchable et qui faute. Le syndrome d’hubris est tiré de la philosophie grecque, Platon et Artistote en parlaient déjà, mais également des grandes épopées. Lorsque le héros perd le sens des réalités et croit se hisser au rang des dieux. Le poussant à commettre des actions insensées mettant en danger sa communauté. Mais Némésis, la déesse de la vengeance, ne manque jamais de le remettre à sa place. C’est le rôle de la justice actuelle.

Car la démesure apporte toujours des conséquences funestes à celui qui fait preuve d’un orgueil démesuré. En politique comme en économie, les tout-puissants feraient bien de se rappeler que leur mandat est éphémère. Qu’ils sont au service de leurs électeurs ou de leurs employés. Qu’aux années fastes succèdent toujours des épisodes moins favorables. Et comme l’écrivait le philosophe, théologien et homme de lettres, Blaise Pascal dans ses Discours, la détention du pouvoir tient avant tout du hasard. A bon entendeur!