Luxe: du consumérisme à l’hédonisme

LUXE • La semaine dernière, je vous parlais du boom du marché de la seconde main de luxe. Un boom qui s’explique notamment par les attentes de durabilité des consommateurs. La dernière mouture de l’étude World Luxury Tracking réalisée par Ipsos confirme définitivement cette vague verte dans l’industrie du luxe. En effet, cette dernière s’éloigne petit à petit de la frénésie consumériste pour se tourner vers un «hédonisme raisonné» où les catégories les plus associées au luxe ne sont plus uniquement les sacs ou les montres, mais des nouveaux classiques comme la joaillerie et le voyage.

En toile de fond, on voit se dessiner des aspirations à vivre pleinement l’instant présent, à se déconnecter du vacarme ambiant pour se recentrer sur un luxe plus «cool» et serein. Cette forte attraction pour la durabilité s’exprime également dans le souhait des consommateurs du luxe de disposer de produits de qualité supérieure, l’un des piliers fondamentaux du luxe. La dernière édition de l’étude Ipsos démontre en effet un renforcement des attentes concernant la qualité et la beauté des produits de luxe. Selon 84% des répondants toutes zones confondues, le produit doit durer (+6 points par rapport aux études précédentes et +9 points en Europe). En outre, l’appétence pour le luxe reste stable malgré un retrait en Russie (-19 points par rapport à 2016), mais devient plus casual notamment en Chine où les clients adoptent un regard plus tempéré sur leur consommation du luxe. Pour les satisfaire, les marques devront plus que jamais être à la hauteur de leurs promesses en termes de qualité et de service. Autre enseignement, on remarque que les boutiques des marques restent le lieu privilégié d’achat. Elles permettent aux consommateurs de vivre une vraie expérience sensorielle, et d’apprécier un service exceptionnel (85%), sur-mesure (82%) et de s’immerger dans l’histoire de la marque.