Malgré les apparences, le monde va mieux

  • Fabio Bonavita, journaliste.

    Fabio Bonavita, journaliste.

COMPARAISON • C’était mieux avant? Oui, à en croire les discours de certains de nos élus, les coups de gueule de notre voisin de palier et les discussions de bistrot! A qui la faute? A la diabolique mondialisation! Mais oui, celle qui crée des guerres commerciales destructrices. Et qui tue nos emplois. C’est la faute des robots ou de l’ubérisation galopante ou des nouvelles technologies.

On ne sait plus trop, on ne comprend pas tout, mais on a une furieuse envie d’exprimer sa colère. Au fait, que disent les chiffres? L’inverse. Ainsi selon l’Organisation des Nations unies (ONU), l’extrême pauvreté a radicalement chuté dans le monde depuis 1990. Par effet de domino, la famine régresse également. En vingt-cinq ans, 2 milliards de personnes sont sorties de la faim, un milliard de la grande pauvreté. Autre réalité intéressante, le salaire médian mondial a doublé ces dix dernières années. La mondialisation a aussi permis l’accès à l’eau potable, la réduction des maladies, l’alphabétisation et une baisse de la mortalité infantile. Même constat en ce qui concerne la criminalité, le nombre d’homicides chute aux quatre coins du globe depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.

Nos écrans sont bombardés d’images terribles au Yémen, en Syrie ou en Irak, mais on oublie trop rapidement que la violence s’estompe au Mexique, en Colombie, au Pakistan et au Burundi. Un sacré pied de nez aux discours alarmistes relayés par les médias, certaines ONG et surtout par des politiciens en mal de notoriété. Mais la peur est toujours plus porteuse, c’est bien connu. Il s’agit d’une arme primitive mais terriblement efficace. Le seul rempart à lui opposer est celui de la connaissance. Et l’optimisme est toujours une victoire de l’intellect sur l’intuition.