Place financière genevoise à l’agonie

  • Fabio Bonavita, journaliste.

    Fabio Bonavita, journaliste.

CLASSEMENT• Une véritable bérézina! En seulement un an, la place financière genevoise est passée de la 16e à la 26e place mondiale. C’est le très sérieux classement Global Financial Centers Index qui l’affirme. Les quatre premières positions sont occupées, sans suprise, par Londres, New York, Hongkong et Singapour. Mais la cité de Calvin est désormais devancée par des villes comme Vancouver, Shenzhen ou même Osaka. Zurich a également perdu sept places et se situe désormais au 16e rang.

Comment expliquer cette baisse drastique de l’attractivité helvétique? Les raisons sont multiples. Les auteurs du classement relèvent des contre-performances en matière de réputation, de capital humain et d’infrastructures. En gros, rien ne va. Pas étonnant quand on sait que notre pays a sacrifié le secret bancaire sans rien obtenir en échange. Et que dire de l’accès au marché européen? Des négociations sans fin n’aboutissent sur aucune décision profitable pour les établissements bancaires. Pour ces derniers, les conditions de marché sont donc bien plus compliquées. Et les conséquences impressionnantes. En 1990, on comptait plus de 600 banques en Suisse. Il en reste moins de 270.

Autre information significative, leur contribution au PIB suisse représentait 14% en 2003. Selon diverses études, elle se situerait actuellement entre 5 et 10%. Voilà pour le constat peu flatteur. Mais comment redresser la barre et retrouver des années fastes? En s’assurant une position de leader dans de nouveaux domaines. On peut citer la finance durable, les fintechs, mais aussi la blockchain. Trois piliers sur lesquels misent les banques genevoises. Faute d’avoir été capables de conserver tous les autres. Quel gâchis!