Pourquoi les riches vont sauver la planète

éCOLOGIE • Depuis quelques mois, les articles et autres essais affirmant que les plus riches détruisent la planète se multiplient. A cause de leur consommation à outrance, ils cristalliseraient tous les maux de nos sociétés modernes. Cette fausse idée a aussi ses adeptes à Genève. Il suffit d’entendre les constants reproches faits aux conducteurs de SUV ou aux hommes d’affaires qui prennent régulièrement l’avion pour leurs déplacements.

Dans les faits, pourtant, l’écologie reste une préoccupation de riches. La levée de boucliers des «gilets jaunes» en novembre dernier contre la hausse des taxes sur les carburants en est un exemple frappant. Les classes défavorisées pensent d’abord à leur porte-monnaie et c’est bien légitime. Elles ne peuvent pas s’offrir un véhicule électrique et effectuent souvent de longs trajets pour aller travailler. Et quand on doit d’abord boucler les fins de mois et subvenir aux besoins élémentaires, il semble bien utopique d’imaginer sauver le monde des dégradations environnementales.

Ce sont donc aux plus fortunés qu’il incombe de tracer la voie vers une société plus respectueuse de la biosphère. Ils s’y attellent depuis quelques années. Notamment par leurs dons en milliards en faveur des ONG et autres organismes luttant contre le dérèglement climatique. Mais cela reste insuffisant. En usant de leur réseau international, ils doivent absolument peser sur les décisions politiques afin que celles-ci se fassent en faveur d’une limitation des émissions de gaz à effet de serre. C’est le nerf de la guerre pour que nos modes de vie évoluent plus rapidement en faveur de l’environnement sans pour autant perdre en confort. Car une écologie rétrograde et punitive ne fonctionnera jamais. Ni pour les riches, ni pour les plus défavorisés.