Recrutement déshumanisé

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Après la banque, l’industrie et la santé, l’intelligence artificielle envahit désormais les ressources humaines. Et plus spécifiquement le recrutement. Heureusement, la plupart des PME cherchent encore leur nouvel employé à l’ancienne. Mais si, souvenez-vous. C’est relativement simple. Il suffit de publier une offre d’emploi, de rencontrer une ou plusieurs fois les candidats pour mieux les cerner et finalement choisir la perle rare qui intégrera l’entreprise.

Ces rencontres appartiendront pourtant bientôt au passé, car désormais l’intelligence artificielle permet de faire gagner du temps aux recruteurs. Certaines sociétés l’utilisent déjà pour scanner les CV afin de détecter les mots-clés pour déterminer la qualité du postulant. Et donc de faire un premier tri. Mais cela ne s’arrête pas là. Non, non, c’est beaucoup plus flippant. La solution HireVue, par exemple, filme les candidats pendant qu’ils répondent à une série de questions choisie par l’entreprise. Tout est passé au crible: la richesse du langage, l’intonation, les gestes. Les multinationales spécialisées dans le recrutement ont même imaginé une Digital Room. Une sorte de bulle équipée de caméras dont la fonction est également d’analyser sous toutes les coutures chaque femme ou homme qui prétend avoir les compétences pour le job proposé. Lorsque le candidat pénètre dans cette chambre numérique, il fait la connaissance de Sarah, une recruteuse virtuelle en tailleur bleu marine et chemise prune, un grand sourire sur le visage. Gare à ceux qui hésitent, sourcillent ou rentrent leurs épaules!

Autre technologie disponible, le jeu baptisé Pymetrics. Basé sur les neurosciences, il a pour vocation de tester la mémoire, la concentration, la capacité d’adaptation et l’appétit au risque des futurs employés. Vous avez envie de fuir? Moi aussi.