Secteur bancaire genevois: 2019 ou jamais…

  • Fabio Bonavita, journaliste.

    Fabio Bonavita, journaliste.

PERSPECTIVES • Même si certains analystes tentent de nous rassurer, force est de constater que le secteur bancaire genevois est à la peine. Sa lente dégringolade remonte à 2012. Cette année-là, l’annonce de la mort du secret bancaire date de trois ans et la montée en puissance des autres centres financiers mondiaux que sont Singapour ou Hongkong se confirme.

Ce cocktail explosif va avoir des conséquences importantes au niveau de l’emploi. Des chiffres? En 2012, le secteur bancaire genevois employait 20’753 personnes. Cinq ans après elles ne sont plus que 18’341. Soit une baisse de près de 12%! Dans le même temps, le nombre de banques installées dans le canton est passé de 138 à 104. Là aussi la correction est sévère puisqu’elle se chiffre à environ 25%.

Deux réalités qui en disent long sur la situation actuelle. Surtout si l’on se penche également sur les données concernant la contribution des banques au PIB cantonal. La tendance est alarmante. En 2007, leur part représentait presque 25%. Dix ans plus tard, elle a ne se monte qu’à environ 12%.

Autant dire que la chute est brutale. Elle n’est cependant pas inéluctable. En 2019, le secteur doit absolument asseoir sa domination mondiale dans les nouveaux marchés porteurs. On pense à la finance durable, à la blockchain, mais aussi à tout ce qui touche à la cybersécurité des établissements financiers. Des niches il y a quelques années qui sont peu à peu devenues les fers de lance de la finance de demain. Pour Genève, il apparaît donc essentiel de ne pas rater ces nouvelles opportunités. Car la splendeur du secteur bancaire genevois pourrait finir par se cantonner aux manuels d’histoire. Et à ce petit jeu-là, tout le monde serait perdant.