Une leçon de longévité

Il y a deux semaines, je vous parlais de la réduction de la longévité des entreprises. Eh bien, pour éviter de disparaître ces prochaines années, ces dernières feraient bien de s’inspirer d’une réussite unique au monde. Celle du Hoshi Ryokan. Cet hôtel est situé dans la petite ville de Komatsu sur l’île japonaise de Honshu. Sa particularité? Il a ouvert ses portes en 718 (vous avez bien lu) et fête donc ses 1302 ans cette année. A plus de 84 ans, son propriétaire actuel Zengoro Hoshi s’apprête à passer le relais à celui qui incarnera la 47e génération.

Mais quelle est donc la recette du succès de cette auberge traditionnelle japonaise? En premier lieu, elle fut toujours une PME familiale, gérée avec le souci permanent de rendre heureux chaque client, sans envie démesurée de viser le profit à court terme. Cet établissement constitué d’une centaine de chambres est divisé en quatre bâtiments placés en forme de diamant autour d’un magnifique jardin. Les sols sont en tatamis, la décoration très simple, mais raffinée, et le confort permet de satisfaire les besoins des voyageurs modernes. Sans fioritures. Car ici on mise sur l’essentiel, c’est l’autre raison de cette longévité millénaire. Les investissements ont toujours été maîtrisés pour faire évoluer l’établissement sans avoir les yeux plus gros que le ventre. Pour durer, la fourmi est toujours plus efficace que la cigale, c’est connu.

Autre explication, les tarifs pratiqués ont faiblement évolué, le but étant d’offrir aux visiteurs la possibilité d’être hébergés dans ce lieu reposant. Malgré la notoriété, désormais mondiale, du Hoshi Ryokan, le tarif ne dépasse pas les 120 francs par personne pour une nuit incluant le petit-déjeuner, ce qui est très raisonnable pour un hébergement proposant les fameux onsen, les sources d’eaux chaudes traditionnelles japonaises. Et si la simplicité était l’ingrédient principal de la longévité?