SANTÉ • Si vous n’étiez pas sur la planète Mars ces six derniers mois, vous avez forcément dû lire un ou plusieurs articles concernant des personnes décédées à cause de la cigarette électronique. D’après la plupart des médias qui copient-collent bêtement des dépêches d’agences de presse, sans vérifier, on dénombrerait plus de 800 cas aux Etats-Unis. Et les titres font froid dans le dos: «Les morts de l’e-cigarette freinent une jeune industrie»; «Les décès bousculent l’industrie du vapotage aux Etats-Unis»; ou encore «Etats-Unis: 530 malades et sept décès liés au vapotage». Effectivement, ça calme quand on est un vapoteur invétéré.
Mais en lisant les articles en question et surtout les études scientifiques, on découvre que ces actualités ne sont en fait qu’un vaste plan de communication orchestré de mains de maître par nos petits amis de l’industrie du tabac. En effet, les personnes malades ont utilisé un liquide à base de cannabis vendu au marché noir. Ah mais tout s’explique. Donc en fait si une personne décide de boire du cyanure dans une tasse à café, il faut interdire toutes les tasses à café sur la planète? Non, bien sûr que non. En revanche, en ce qui concerne le vapotage, on pratique ce raccourci absurde. En Inde, vapoter est désormais interdit. Une première infraction est passible d’un an de prison et/ou 100’000 roupies (1300 francs) d’amende.
Bref on nage en plein délire. Surtout que d’autres Etats s’y mettent. Les Etats-Unis veulent interdire la vente des liquides aromatisés, suivant ainsi une liste de pays ayant déjà proclamé l’interdiction de la vape sur leur territoire: Thaïlande, Singapour, Indonésie, Ile Maurice, Seychelles, Oman, Qatar ou encore le Cambodge. Il appartient donc aux médias de traiter ce sujet avec tout le sérieux nécessaire. Et de poser les questions aux professionnels de la santé. Faute de quoi ils feront le lit de l’industrie du tabac. Mais cela ne serait pas la première fois, non?