Besoin de se marrer

  • Le producteur Frédéric Hohl . LA REVUE

Fini le mauvais sketch de La Revue en perdition, les violents règlements de comptes et autres querelles et rivalités de ces derniers mois. Place désormais à un exaltant retour vers le futur avec l’attribution des éditions 2021 et 2022 à un collectif d’humoristes dont certains connaissent bien la maison. Il est composé notamment des talentueux et fidèles grognards Laurent Deshusses et Thierry Meury. Mais aussi de valeurs sûres telles que Claude-Inga Barbey et l’autrice de la génération montante Capucine Lehmann. Emmenée par l’expérimenté producteur Frédéric Hohl – il a déjà géré l’institution dans les années 2000 –, la nouvelle équipe a un mandat de deux ans pour trouver le subtil équilibre entre exigence d’innovation artistique, promotion de la scène locale et tradition de gouaille et rentre-dedans irrévérencieux.

Le tout en gardant à l’esprit la phrase de Gustav Mahler: «La tradition n’est pas le culte des cendres mais la préservation du feu.» Pas question donc pour Frédéric Hohl et ses acolytes de jouer avec... Au contraire.

Reprendre le flambeau consistera en priorité à faire table rase du passé récent. A tout mettre en œuvre pour réparer les profonds dégâts d’image, retrouver les chiffres noirs, redonner confiance à un personnel traumatisé, assurer la relève et, surtout, raviver la flamme artistique du plus célèbre spectacle genevois. Ce ne sera pas chose facile. Surtout en période de pandémie qui est loin d’avoir dit son dernier mot. Reste que c’est une tâche indispensable pour repartir à la conquête du public. Pas seulement les habitués déjà vaccinés. Les autres aussi, les jeunes en particulier.

Très bonne nouvelle: s’il y a bien une période où les Genevois, toutes générations confondues, ont besoin et envie de se marrer, c’est bien celle que nous vivons.